Intervention de Pierre-Henri Dumont

Séance en hémicycle du lundi 7 octobre 2019 à 16h00
Déclaration du gouvernement suivie d'un débat sur la politique migratoire de la france et de l'europe

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Henri Dumont :

Les Républicains vous demandent aujourd'hui solennellement d'agir pour sauver le droit d'asile que vous mettez en péril par votre manque de courage politique. Il faudra mettre fin au scandale des migrants morts en Méditerranée. La France doit ouvrir des centres fermés, dans les pays de transit ou les pays de départ, afin d'examiner les demandes d'asile sur place, et non plus se répartir la misère au gré des opérations de sauvetage en mer et des comptes en banque des passeurs. C'est à la France, et à la France seule, de décider qui peut venir sur son territoire et s'y maintenir. Ce n'est pas aux réseaux criminels de choisir pour le Gouvernement, comme c'est le cas actuellement.

Aujourd'hui, 15 % des demandeurs d'asile proviennent d'Albanie et de Géorgie ; n'ayant pas vocation à être protégés par la France, ils causent l'embolie de notre système de protection. La France doit exiger le retour des visas pour les ressortissants de ces deux pays. Une liste de pays sûrs doit être votée chaque année, au Parlement, et non dans le huis clos du conseil d'administration de l'OFPRA. Cette liste ne comporte aujourd'hui que seize pays et n'a pas été remise à jour depuis quatre ans ; les pays du Maghreb en sont par exemple exclus. Les demandeurs d'asile issus de pays sûrs devraient être automatiquement placés en centre de rétention administrative, puisque c'est le seul moyen d'être certain de retrouver le demandeur d'asile quand sa demande aura été rejetée et de le renvoyer dans son pays.

En 2018, 60 % des demandeurs d'asile avaient déjà été déboutés d'une autre demande ailleurs en Europe. La France n'a pas vocation à être le pays rebond de ceux qui n'ont pas été protégés ailleurs, et, puisque nous vivons dans un espace européen politique et de libre circulation commun, doté de règles communes en matière de droits de l'homme, nous affirmons que la France ne doit pas examiner ces demandes superfétatoires. Nous refusons que les véritables réfugiés payent les pots cassés de votre inconséquence migratoire.

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