Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du mardi 15 octobre 2019 à 15h00
Bioéthique — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

En France, seuls 20 % des embryons conçus après une fécondation in vitro se développent jusqu'à la naissance, alors que le taux de réussite de cet acte médical est de 30 à 40 % dans les pays voisins.

Nous avons aussi des regrets sur le refus d'inscrire dans la loi le principe d'une formation renforcée à la bioéthique pour les professionnels de santé ; sur l'absence de pouvoirs spéciaux pour les délégations parlementaires à la bioéthique ; sur votre refus, enfin, de durcir la législation interdisant la vente de gamètes et le trafic d'organes.

Nous quittons ces débats avec des attentes. La question de la filiation reste en suspens, et nous ne ferons pas l'économie d'une refonte du code civil pour le mettre en accord avec l'évolution des familles.

La lutte contre l'infertilité n'est pas abordée, madame la ministre des solidarités et de la santé : nous sommes donc limités à un choix essentiellement sociétal qui, seul, ne saurait être totalement satisfaisant. C'est pourtant l'essence même d'une loi de bioéthique que d'accompagner les avancées médicales. Gardons-nous de faire, avec les lois de bioéthique, une simple accumulation de mesures politiques.

Je tiens d'ailleurs à rappeler une chose : toutes ces avancées seront vaines si nous ne soutenons pas financièrement la recherche et ses applications dans la médecine de tous les jours.

Sept ans après la dernière loi de bioéthique, nous devons à nouveau dire quelle société nous voulons pour demain : une société où l'homme garde la main et où les principes qui fondent le modèle français de bioéthique servent de fil rouge aux évolutions que nous sommes prêts à accompagner.

Vous l'aurez compris, chaque député du groupe Libertés et territoires se déterminera en conscience, mais, dans sa majorité, il votera pour ce texte.

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