Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du vendredi 18 octobre 2019 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2020 — Après l'article 13

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Il s'agit d'un amendement de repli à l'amendement no 2225 que j'ai défendu plus tôt ce soir et qui proposait la suppression du crédit d'impôt recherche. Il vise à mettre fin au contournement du seuil de 100 millions d'euros par les entreprises en fixant l'assiette du CIR au niveau de la société dans son entier – c'est-à-dire du groupe – et non plus de ses entités. M. le rapporteur général considère qu'une mission d'information est nécessaire, mais il me semble que nous disposons déjà d'éléments suffisants.

Avant 2008, je le rappelle, le CIR était principalement destiné aux PME ; en relevant le plafond à 100 millions d'euros de dépenses par an, la réforme de 2008 l'a étendu aux grands groupes. Les inégalités sont fortes puisque, comme je l'ai souligné tout à l'heure, ces grands groupes sont considérablement avantagés en termes de volume. La Cour des comptes révélait par ailleurs en 2013 une montée en puissance de la fraude caractérisée au CIR. À titre d'exemple, une société mère contrôlant des entités à hauteur d'au moins 95 % peut procéder à un lissage en répartissant les dépenses de recherche et développement du groupe entre ces différentes entités de manière à ce qu'aucune d'entre elles ne dépasse individuellement le plafond.

Cet amendement propose donc de revoir les modalités d'appréciation du plafond actuel de 100 millions d'euros de dépenses au-delà duquel le taux du CIR passe de 30 % à 5 %, ce qui permettra de satisfaire en partie les revendications de M. le rapporteur général.

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