Intervention de Pierre-Henri Dumont

Séance en hémicycle du jeudi 31 octobre 2019 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2020 — Action extérieure de l'État

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Henri Dumont :

Nous sommes réunis cet après-midi pour examiner les crédits de l'action extérieure de l'État, regroupés en trois grands programmes : « Action de la France en Europe et dans le monde », « Diplomatie culturelle et d'influence » et « Français à l'étranger et affaires consulaires ».

Nos rapporteurs, que nous remercions pour leur travail et leur franchise, ont décrit les différents enjeux de ces programmes. Comme l'a rappelé hier en commission Michel Herbillon, on mesure d'année en année la difficulté à traduire en actes concrets l'application des grandes orientations de politique étrangère fixées par le Président de la République et le Gouvernement.

Si votre ambition est grande et vos objectifs nombreux, force est de constater une fois de plus, à la lecture du budget 2020 de la mission extérieure de l'État, l'écart abyssal entre la puissance des paroles du Président de la République et leur traduction tangible, tant d'un point de vue budgétaire qu'humain. Le rendez-vous budgétaire est un exercice de vérité, mettant en lumière le décalage entre l'audace des ambitions affichées et les moyens que l'on se donne pour les atteindre. L'année dernière, sur tous les bancs, nous avions d'ailleurs dénoncé la baisse des crédits et des effectifs du ministère de l'Europe et des affaires étrangères.

« Arrive un moment où l'on ne peut plus… » « Nous sommes à l'extrême limite de l'équilibre… » « Nous ne sommes pas en rupture, mais tout de même au bord… » Ces phrases, particulièrement alarmistes et certainement très réalistes, sont de vous, monsieur le ministre, lors de l'examen en commission élargie de votre premier budget en tant que ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en octobre 2017. Si vous aviez encore été à l'Hôtel de Brienne, vous auriez pu affirmer, à propos du budget des affaires étrangères : « Nous sommes arrivés à l'os. »

On peut donc, pour cette année, se satisfaire de la fin des coupes budgétaires successives sur le budget de l'action extérieure de l'État, même si ses effectifs continuent de baisser avec quatre-vingt-une suppressions de poste prévues en 2020. Par rapport au PLF 2019, l'augmentation des crédits, infinitésimale, est de 0,8 % en autorisation d'engagement et de 0,08 % en crédits de paiement.

Petit ministère d'un point de vue financier, le ministère de l'Europe et des affaires étrangères a contribué, ces dernières années, au-delà du raisonnable, à l'effort de réduction des déficits. Après une première diminution en 2018 de 2 millions d'euros, le budget de votre ministère a baissé plus que de raison en 2019, perdant 76 millions d'euros. L'augmentation de 9 millions en autorisations d'engagement et de 2 millions en crédits de paiement prévue au PLF 2020 est donc loin de compenser les coupes budgétaires précédentes. La réalité, c'est qu'il s'agit d'une stabilisation plutôt que d'une augmentation de votre budget qui reste quasi identique à ce qu'il était en 2019, très loin du niveau qui était le sien il y a quelques années.

Il convient par ailleurs de noter que le montant des crédits accordés au titre de l'année 2019 pour l'organisation de la Présidence du G7 a été maintenu dans le périmètre du budget du ministère, permettant cette stabilisation.

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