Intervention de Julien Denormandie

Séance en hémicycle du jeudi 7 novembre 2019 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2020 — Mission cohésion des territoires (état b)

Julien Denormandie, ministre chargé de la ville et du logement :

Monsieur Pupponi, j'émettrai également un avis défavorable, mais je tiens à me montrer très constructif, car je sais que vous et moi, comme beaucoup d'autres ici, partageons le même objectif pour nos quartiers.

Nous devons d'abord tenir à leur endroit un discours de vérité, c'est-à-dire qu'il nous faut affronter les défis et, comme nous l'avons fait voilà quelques jours en Seine-Saint-Denis avec le Premier ministre, reconnaître la difficulté particulière que rencontrent certains territoires – bon nombre d'entre vous ont du reste dit que, pour une fois, un gouvernement admettait ce constat, trop souvent occulté par le passé. Je citerai par ailleurs l'action que nous menons pour la reconquête et la réussite républicaines.

Comme je l'ai déjà dit à maintes reprises, ce qui me désole, c'est qu'alors que Jean-Louis Borloo et moi-même avons énormément échangé à propos de son rapport au moment où il était en train de le rédiger – nous nous trouvions alors dans un même bâtiment et séparés seulement d'un étage – , on a dit et écrit infiniment plus de choses sur ce rapport que sur le plan du Gouvernement que j'ai présenté quatre semaines plus tard et qui reprenait pourtant une très grande partie de ses propositions.

Je tiens donc à insister sur certains éléments concrets dont nous avons discuté avec Jean-Louis Borloo – mais aussi avec d'autres, dans le cadre des nombreux groupes de travail que nous avions formés en parallèle.

Je pense en premier lieu à l'ANRU et au doublement du budget du NPNRU, dans lequel, je le répète, 7,3 milliards d'euros ont été engagés depuis mai 2018. Je sais qu'en tant qu'ancien président de cette agence, vous êtes conscient de tout le boulot qui a été nécessaire pour y parvenir – il a en effet fallu déverrouiller bien des rouages grippés.

Le deuxième élément est le plan destiné à lutter contre les copropriétés dégradées, que le rapport de Jean-Louis Borloo préconisait également et que nous avons mis en oeuvre. Troisième élément : les cités éducatives, également évoquées dans le rapport, également mises en oeuvre et dotées de 100 millions d'euros de crédits pour trois ans. Quatrième élément : le soutien spécifique à l'emploi que j'évoquais tout à l'heure, qu'il s'agisse des emplois francs ou d'autres dispositifs. Cinquième élément : le volet éducatif, qu'il s'agisse du dédoublement des classes ou des dispositions particulières que nous avons annoncées voilà quelques jours.

Dernier élément : les associations. Dans les quartiers concernés, en effet, nous ne réussirons que si nous agissons à trois – l'État et les pouvoirs publics, les élus locaux, le tissu associatif. Or non seulement nous avons pérennisé tous les financements destinés à celui-ci, mais nous les avons accrus en créant par exemple un dispositif que nous avons appelé Tremplin Asso et auquel nous avons affecté 15 millions d'euros de crédits supplémentaires pour accompagner une cinquantaine d'associations.

La réalité, c'est que nous faisons énormément. La situation reste difficile, pour de très nombreuses raisons que vous connaissez par coeur, mais notre détermination est totale. J'espère qu'un jour viendra où l'on arrêtera de parler du plan Borloo et où l'on dira qu'il y a aussi eu un plan du Gouvernement, présenté quatre semaines plus tard, et qui porte ses fruits.

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