Intervention de Edouard Philippe

Séance en hémicycle du mardi 19 novembre 2019 à 15h00
Questions au gouvernement — Précarité des étudiants

Edouard Philippe, Premier ministre :

… pour aider ceux des étudiants qui se trouvent dans le besoin. Elle distribue des bourses. Je tiens à rappeler, monsieur Chassaigne, le montant total des bourses attribuées dans le cadre de l'enseignement supérieur : il s'élève à 5,7 milliards d'euros. Il est toujours intéressant d'avoir un ordre de grandeur : c'est plus que le budget du ministère de l'Europe et des affaires étrangères, et d'ailleurs supérieur aux versements traditionnellement reconnus comme comparables dans les autres pays de l'Union européenne. C'est un effort considérable et actualisé. Vous savez que le projet de loi de finances, au terme de la discussion budgétaire, permettra de procéder à une revalorisation des bourses à hauteur de 46 millions d'euros. Je sais que certains diront que la revalorisation est trop faible, que c'est trop peu par rapport à 5,7 milliards, mais le Gouvernement est dans son ensemble déterminé à accompagner les étudiants dans le besoin, à commencer financièrement, par le versement effectif de ces bourses. Et je suis certain que vous avez noté, parce que vous êtes attentif à ce sujet, qu'elles sont désormais versées beaucoup plus tôt dans le mois, ce qui est concrètement, pour les étudiants qui en bénéficient, une avancée majeure. De même, il n'a pas pu vous échapper que le Parlement a décidé que les étudiants, quand ils s'inscriraient à l'université, n'auraient plus à acquitter la cotisation de sécurité sociale – ce sont 217 euros par an dont ils feront dorénavant l'économie. Ce n'est pas rien ! C'est même un geste qui représente au total 100 millions d'euros, de la nation à destination des étudiants pour que, là encore, leur niveau de vie et leur capacité à étudier dans de bonnes conditions, en bonne santé – et on sait que le suivi sanitaire des étudiants est un vrai sujet – leur permettent de réussir leurs études.

Bien sûr, d'autres questions se posent en termes de précarité étudiante. Je pense notamment à l'accès au droit. Les dispositifs existent, mais ils sont parfois sous-utilisés. Or l'accès à la bonne information pour l'étudiant est un enjeu majeur. C'est un travail qui incombe évidemment aux associations, aux établissements d'enseignement supérieur et au Gouvernement. On peut améliorer l'accès au droit, c'est-à-dire la connaissance effective par les étudiants des dispositifs dont ils peuvent bénéficier et dont nous savons que, année après année, ils demeurent sous-utilisés. Là encore, le Gouvernement peut faire mieux. Là encore, il va faire mieux.

Un dernier mot, monsieur Chassaigne, pour dire qu'il y a une chose dont je suis absolument certain : la question de la précarité étudiante et le drame terrible que vous avez mentionné ne peuvent en rien justifier des réactions de violence. Il y a quelques jours, à Caen, le hall d'entrée du CROUS a été incendié. En quoi, et je pense que vous partagez mon point de vue, ce début d'incendie criminel peut-il aider à remédier à la situation des étudiants dans la précarité ? En rien évidemment !

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