Intervention de Guy Bricout

Séance en hémicycle du mardi 19 novembre 2019 à 15h00
Mobilités — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuy Bricout :

Nous voici de nouveau réunis pour voter une dernière fois le projet de loi d'orientation des mobilités. Avant toute chose, je souhaite saluer le travail constructif fourni par les deux assemblées et par les rapporteurs respectifs, ainsi que remercier les ministres pour leur écoute et leur patience.

Mais le fait est que la CMP a malheureusement échoué sur le financement des services de transports par les autorités organisatrices de la mobilité. Sans financement, sans recettes stables et pérennes pour les AOM, les collectivités, en particulier les plus petites et en zone rurale, auront du mal à mettre en place des alternatives au « tout voiture ».

De toute évidence, les débats du projet de loi de finances pour 2020 n'auront pas satisfait toutes les parties. Nous aurions notamment souhaité un réel effort en faveur de l'hydrogène. Si la voiture doit subsister, il faut qu'elle ait recours à des carburants non polluants. Sur ce sujet, nous prenons du retard, particulièrement par rapport à l'Allemagne, déjà bien implantée dans les pays étrangers.

L'objectif principal de ce texte était la disparition des « zones blanches » de mobilité. Si les propositions tendant à faire évoluer les compétences proposées dans ce texte vont dans le bon sens, la poursuite de cet objectif impliquera de laisser les territoires expérimenter, innover et trouver les solutions adaptées à chaque bassin de vie.

D'autre part, ce texte apporte des solutions pratiques, comme les systèmes de transports en libre-service sans station d'attache, et lancera aussi de nouvelles dynamiques : nous pensons bien évidemment au vélo, solution de bon sens, simple, parfaitement opérationnelle et peu coûteuse.

Lors des débats, nous avons fait de nombreuses propositions, concernant les nuisances sonores, les biocarburants, l'encadrement du free-floating ou encore le service minimum dans les transports. Nous regrettons de ne pas avoir toujours été entendus.

Ce projet de loi est également l'occasion d'entériner une stratégie et une programmation des investissements de l'État dans les systèmes de transports pour la période 2019-2037. C'est assez rare pour être souligné. Espérons que cette programmation et ces engagements seront tenus.

Car la situation actuelle n'est pas à la hauteur des attentes de nos concitoyens, non plus que de ce qui est nécessaire pour assurer une véritable transition dans les transports. Utilisateur régulier du transport ferroviaire, je n'ai pu que constater ces dernières années la dégradation du service et des infrastructures. La plupart des investissements nécessaires ont été lancés, mais retrouver un niveau de qualité suffisant nécessitera beaucoup de temps. Le maire de Templeuve, Luc Monnet, a récemment démissionné pour protester contre la réforme des créneaux horaires.

Puisque j'évoque le domaine ferroviaire, je profite de l'occasion pour regretter vivement que le rapport Philizot sur les petites lignes n'ait toujours pas été rendu public. La loi d'orientation des mobilités s'achève sans que rien n'ait pu être proposé pour les petites lignes – et cela, c'est de votre responsabilité.

Pour conclure, parmi les grands projets d'infrastructures qui participent à l'organisation de notre pays je veux citer, en pensant notamment à mon collègue Stéphane Demilly, le canal Seine-Nord Europe. Vous m'en voudriez de ne pas le mentionner !

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