Intervention de Jean-Michel Blanquer

Réunion du mercredi 25 octobre 2017 à 16h20
Commission élargie : finances - affaires culturelles

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale :

Je vous prie d'excuser pour mon retard : nous étions convenus avec le président de la commission des finances que le temps de réunion serait partagé avec la ministre des sports.

Le Président de la République et le Premier ministre ont pensé, au moment de la constitution du Gouvernement, qu'il était extrêmement cohérent de joindre les sujets de l'éducation nationale et de la jeunesse et la vie associative. Les raisons évidentes de ce geste le deviennent encore plus aujourd'hui, puisque pour toutes ces questions, on diagnostique un besoin d'engagement pour faire de notre société une société de confiance. Les associations jouent un rôle majeur en la matière, ainsi que ce que nous faisons avec la jeunesse. En termes de philosophie de l'action, il y a un trait commun entre ces différentes dimensions.

Cette discussion budgétaire me donne l'occasion de souligner plusieurs complémentarités. Non seulement notre budget augmente, et le service civique – une des plus belles illustrations de cet état d'esprit – est renforcé, mais des synergies sont recherchées, en particulier dans l'action périscolaire et dans tout ce qui vient, pour notre jeunesse, en complément de l'école.

Ce budget articule ainsi le temps des apprentissages, qui est porté par l'enseignement scolaire, et le temps de l'accès à l'autonomie et à l'engagement, qui est soutenu par la mission dont vous examinez les crédits.

Nous recherchons aussi une cohérence dans l'accompagnement vers l'autonomie, qui fait l'objet de nos actions en faveur de la jeunesse et de l'éducation populaire. L'information, la mobilité internationale et l'accès de tous les jeunes à des loisirs de qualité sont ainsi confortés par le présent budget, qui y consacre 25 millions d'euros. Le tissu associatif étant un facteur clé de réussite de cette politique, les associations du secteur de la jeunesse et de l'éducation populaire seront financées à hauteur de 52 millions d'euros : 31 millions d'euros pour le fonds de coopération de la jeunesse et de l'éducation populaire, qui soutient plus de 5 000 emplois, 21 millions d'euros pour les associations agréées au niveau national ou local.

Le développement de l'engagement dans la vie associative est un autre axe de ce budget. Avec 20 millions d'adhérents, 15 millions de bénévoles, 1 800 000 salariés, les 1 300 000 associations occupent une place irremplaçable dans la vie sociale et économique de la nation. Elles sont au coeur de cette société de la confiance dont je parlais à l'instant.

Il y a une véritable disposition des Français à s'engager, et cette disposition est un trésor. Ce budget traduit notre volonté de conforter cet engagement, dans un esprit de démocratie et de citoyenneté. À périmètre constant, l'appui au développement de la vie associative augmentera de 60 % en 2018, passant de 10 à 16 millions d'euros. Le soutien au bénévolat, qui est le pilier du monde associatif, sera renforcé par le nouveau compte d'engagement citoyen, le CEC, qui reconnaît et valorise l'engagement de chacun de nos concitoyens au service de l'intérêt général. Ce dispositif est cohérent avec notre volonté d'améliorer tout ce qui a trait à la formation.

Au-delà de ce soutien transversal aux associations, sans oublier celles qui interviennent dans le champ de l'éducation populaire dont je parlais précédemment, l'État dans son ensemble contribuera fortement au développement de la vie associative, au travers de différents dispositifs fiscaux dont le total rattaché au présent programme dépasse 2,7 milliards d'euros en 2018. C'est évidemment considérable, et va apporter un nouveau souffle à la vie financière des associations. La réduction pérenne des cotisations patronales bénéficiera au monde associatif.

En troisième lieu, nous devons accroître l'engagement par le service civique. Le service civique est au coeur du budget que je présente. Vous le savez, il est plébiscité par les jeunes. L'immense majorité d'entre eux en ont une bonne image, d'après toutes les enquêtes que nous faisons, et neuf anciens volontaires sur dix se déclarent satisfaits de leur expérience. C'est un signe de continuité mais aussi d'accentuation des politiques publiques, afin d'offrir à la diversité de notre jeunesse une diversité de possibilités d'engagement. D'une certaine façon, le service civique est l'école de la vie, et nous y tenons.

Ce succès présent et futur doit se traduire dans les chiffres. Ils sont en hausse constante depuis sept ans : après 92 000 engagés en 2016, 130 000 volontaires auront bénéficié du dispositif en 2017. Nous en mobilisons 10 000 dans le cadre du dispositif « Devoirs faits », qui sera opérationnel au retour des vacances de la Toussaint et qui sera emblématique de cette nouvelle étape du service civique et de notre capacité à y engager plus de jeunes.

Le budget 2018, qui consacre des moyens au service civique, cible 150 000 volontaires, et les crédits atteignent 448 millions, soit une hausse de 63 millions. Cette dynamique sera portée par une diversification grandissante des employeurs, y compris l'éducation nationale.

Ce budget traduit donc le plein engagement du Gouvernement en faveur de la jeunesse et de la vie associative. Il illustre l'objectif de faire du ministère de l'éducation nationale le ministère de l'avenir, en articulant la jeunesse, l'engagement l'associatif et l'éducation. Cette action déterminée sera complétée et renforcée par une série d'actions ministérielles, de la part de la ministre des sports, mais aussi dans le cadre de la culture et d'autres domaines, de façon à ce qu'il y ait une cohérence, un bon emploi des deniers publics, au service de notre enfance et de notre jeunesse.

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