Intervention de Thierry Benoit

Séance en hémicycle du mardi 3 décembre 2019 à 21h30
Transparence de l'information sur les produits agricoles et alimentaires — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Benoit :

… sur le fait que, malgré la belle avancée que constitue l'amélioration de l'étiquetage grâce à l'affichage obligatoire du pays d'origine, nous devrons un jour aller plus loin en imposant l'affichage distinct, sur le pot de miel, du lieu de récolte et du lieu de mise en pot. Le député de la Somme Jean-Claude Leclabart et moi-même avons été interpellés sur le sujet par des apiculteurs. En effet, certains distributeurs français cultivent l'ambiguïté concernant, outre l'origine du miel, son lieu de récolte et son lieu de mise en pot, ce qui peut semer la confusion dans l'esprit du consommateur.

Deuxièmement, ce texte ne réglera pas le problème du revenu des agriculteurs mais il permettra plus de transparence et de sincérité vis-à-vis du consommateur. Au cours du travail que nous avons mené avec Richard Ramos, Grégory Besson-Moreau, Mme la rapporteure et d'autres députés dans le cadre de la commission d'enquête sur la situation et les pratiques de la grande distribution et de ses groupements dans leurs relations commerciales avec les fournisseurs, il est apparu que l'étiquetage était un élément déterminant du rôle joué par les distributeurs, qui ont une véritable responsabilité vis-à-vis des consommateurs.

Outre l'étiquetage et le nécessaire rééquilibrage des relations commerciales, un sujet importe particulièrement au groupe UDI, Agir et indépendants : la valorisation de la production agricole, d'autant plus nécessaire aujourd'hui que la France perd des parts de marché dans le monde et en particulier en Europe. Je rappelle qu'en 2018, pour la première fois depuis la deuxième guerre mondiale, la valeur des importations de la France a dépassé celle de ses exportations puisqu'elle a exporté en Europe pour 38,1 milliards d'euros de denrées alimentaires, tandis qu'elle en a importé 38,4 milliards. Autrement dit, la balance commerciale agro-alimentaire de la France avec le marché européen est désormais déficitaire. Nous devons en déduire que les ateliers des états généraux de l'alimentation se sont surtout apparentés à de l'entre-soi !

Il va de soi que le secteur agricole et agroalimentaire français doit continuer de proposer des denrées alimentaires saines, sûres et durables. C'est d'ailleurs le cas puisque, je le rappelle, dans les classements internationaux, notamment dans celui du magazine britannique The Economist, l'agriculture française est classée depuis trois ans première agriculture durable du monde ; soyons-en conscients ! Bien sûr, nous devons débattre de l'impératif d'une alimentation saine, sûre et durable, mais n'oublions pas pour autant les exportations de la France vers l'Europe et le monde, nécessaires au soutien des agriculteurs et des filières agroalimentaires françaises.

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