Intervention de Thomas Cazenave

Réunion du mardi 22 octobre 2019 à 18h05
Mission d'information sur l'évaluation de la concrétisation des lois

Thomas Cazenave, directeur interministériel de la transformation publique :

Je vous transmettrai tous ces éléments, y compris la liste des « noeuds ». J'espère qu'elle ne sera pas trop longue !

Lorsque nous avons des difficultés de mise en oeuvre – et nous en avons –, cela traduit souvent le fait que les agents en charge de leur mise en oeuvre n'ont pas toujours été suffisamment associés en amont. Lorsque les agents découvrent un dispositif, y compris mis en place par la loi et le décret, il ne faut pas s'étonner qu'il nous faille plusieurs mois pour faire comprendre son sens et pour le décliner dans les pratiques professionnelles. Lorsque nous arrivons avec un projet, avons-nous suffisamment associé celles et ceux qui vont devoir le conduire ? Un texte, ce n'est rien s'il ne se traduit pas dans la réalité des pratiques. C'est le premier « noeud ».

Le deuxième élément concerne les usagers du service public. Il faut s'assurer qu'à chaque fois que nous bâtissons un dispositif, nous ayons consulté des groupes d'utilisateurs, en ayant bien compris quels étaient les besoins finaux, de telle sorte que lorsque le dispositif arrive, son appropriation soit facile parce qu'il répond à un besoin. Nous avons commencé à tester cette façon de faire autour du service public de l'insertion et de l'intermédiation sur les pensions alimentaires, où nous construisons avec les bénéficiaires finaux et celles et ceux qui vont avoir la charge de les mettre en oeuvre. On gagne énormément de temps quand on travaille ainsi.

Les difficultés les plus fortes que nous rencontrons, c'est lorsqu'un texte, une évolution ou une décision arrive soudainement. Mais cela ne veut pas dire qu'on ne va pas la mettre en oeuvre. Cela veut dire qu'il va falloir plus de temps, parce qu'il va falloir faire tout le chemin que nous aurions pu anticiper en associant les agents publics en amont. Il y a d'autres « noeuds », mais la question de la bonne association des agents publics me semble cruciale. Lorsque nous établissons des baromètres, nous essayons de comprendre leurs difficultés, et ils ne partagent pas toujours l'objectif de ce que nous voulons faire. Pourquoi ? Parce qu'ils ne se sentent pas associés aux réformes. Il faut faire cet effort en amont. Nous perdrons un peu de temps en amont, mais nous gagnerons beaucoup de temps dans la mise en oeuvre, parce que nous aurons suffisamment de relais et nous aurons anticipé les difficultés que parfois, dans l'écriture d'un texte, nous n'avons pas suffisamment en tête.

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