Intervention de Nadi Bou Hanna

Réunion du mardi 22 octobre 2019 à 19h10
Mission d'information sur l'évaluation de la concrétisation des lois

Nadi Bou Hanna, directeur interministériel du numérique :

Il faut peut-être démarrer effectivement par la question de l'efficacité du travail des administrations. Le premier point, c'est la mesure de cette efficacité. J'ai l'habitude de retenir quatre indicateurs qui permettent d'objectiver et de concrétiser la mesure de cette efficacité :

– une vision un peu extérieure : l'Union européenne, tous les ans, met en place un baromètre, appelé DESI (Digital Economy and Society Index), qui permet de classer les nations européennes dans leur mode d'intervention numérique. À ce jour, la France est quinzième. Elle est en progression d'une place, mais reste assez mal placée. C'est une mesure de l'efficacité du travail des administrations, qui montre une marge de progression substantielle ;

– le regard qui est porté par les citoyens : tout au long du premier semestre, à l'occasion du grand débat, il y a eu une demande en faveur de davantage de numérique et du numérique destiné à tous. Cela signifie que les actions de l'État en matière de numérique doivent être accélérées et doivent permettre d'aller chercher les exclus du numérique, et même parfois les exclus de l'administration, c'est-à-dire ceux qui n'y accèdent plus de manière simple ;

– un indicateur interne à l'administration : lorsque nous consultons les agents, à travers les baromètres sociaux, la question des outils et des méthodes de travail arrive parmi les trois principaux « irritants ». Cela veut dire qu'à ce jour, nous pouvons considérer que le numérique n'est pas encore au niveau de ce qu'il peut être dans certains grands groupes. Ce n'est pas encore un outil de facilitation du travail au quotidien dans l'administration ;

– la capacité de l'État à piloter ces grands projets : le Parlement se saisit régulièrement de cette question. La DINSIC joue un rôle dans l'effort de transparence sur l'exécution des grands projets de l'État. L'indicateur que nous mesurons trois fois par an révèle un taux de glissement des projets de l'ordre de 30 ou 35 %. La norme des grands groupes se situe plutôt entre 18 et 20 %. Sur le pilotage des grands projets, nous avons donc aussi une capacité d'amélioration.

Pour répondre concrètement à la question de l'amélioration de l'efficacité du travail, la mise en place de ces indicateurs très concrets montre que nous avons une vraie marge de progrès. Et cela veut dire que le numérique doit être utilisé – c'est l'un des objectifs qui m'est assigné par le Gouvernement – pour améliorer ces différentes composantes.

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