Intervention de Gabriel Serville

Réunion du lundi 30 octobre 2017 à 21h00
Commission élargie : finances - lois constitutionnelles - affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGabriel Serville :

Madame la ministre, j'aurais aimé que ce projet de loi de finances pour 2018 me rassure ; mais après en avoir pris connaissance, je me demande où sont passés les engagements pris dans l'accord de Guyane d'avril dernier.

En effet, si plusieurs d'entre eux sont traduits budgétairement, comme c'est le cas des 55 millions d'euros prévus pour la construction des lycées, collèges et équipements scolaires dans la mission Outre-mer, du pont du Larivot dans la mission Écologie ou encore du TGI de Saint-Laurent dans la mission Justice, de nombreux investissements, tels le nouveau commissariat de Cayenne ou encore la cité judiciaire, manquent cruellement à l'appel.

Pire, et c'est ce qui m'inquiète le plus, la lecture du document de politique transversale pour l'outre-mer nous apprend que l'effort budgétaire et financier consacré à la Guyane en 2018 est en augmentation de seulement 79,5 millions d'euros par rapport à 2017. Même à supposer que cette augmentation soit maintenue pour les cinq ans à venir, nous serions très loin des 1,086 milliard d'euros prévus par l'accord du 21 avril 2017. De là à penser que le Gouvernement soit en train de déshabiller Pierre pour habiller Paul, il n'y a qu'un pas. Les Guyanais vont-ils devoir financer eux-mêmes leur plan d'urgence en sacrifiant certains crédits au bénéfice des investissements prévus par l'accord de Guyane ? À cet égard, le renoncement au projet de construction d'un hôpital à Maripasoula, pourtant prévu par le protocole d'accord signé le 9 juin dernier par l'actuel gouvernement, me fait douter de la volonté de concrétiser les financements promis.

Lors de son passage en Guyane, le Président de la République n'a eu de cesse de marteler que l'État tiendrait ses engagements, et qu'il ne traiterait pas la colère et l'impatience des Guyanais avec démagogie et facilité. Aujourd'hui, ils attendent que l'on passe des paroles aux actes.

Vous comprendrez que dans ces conditions, madame la ministre, il ne sera pas possible aux députés membres du groupe de la Gauche démocrate et républicaine de se prononcer en faveur des crédits de la mission « Outre-mer » qui sont présentés aujourd'hui – à moins que de substantielles améliorations y soient apportées.

Pour conclure, je voudrais remercier chaleureusement tous les collègues d'outre-mer et de métropole qui m'ont manifesté leur soutien et leur solidarité dans ces moments pénibles que connaît la Guyane.

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