Intervention de Didier Quentin

Réunion du lundi 30 octobre 2017 à 21h00
Commission élargie : finances - lois constitutionnelles - affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDidier Quentin :

Madame la ministre, permettez-moi de vous interroger sur l'état de la sécurité publique dans le département de Mayotte, dont les côtes sont malheureusement très poreuses. Chaque nuit accostent sur ces rivages des embarcations de fortune, ou plutôt de misère, les kwassa-kwassa, chargées de passagers – y compris d'enfants et de femmes enceintes – en provenance des Comores voisines et particulièrement d'Anjouan.

Il m'a été rapporté que les moyens des forces de l'ordre sont extrêmement insuffisants. Je parle sous le contrôle de nos collègues mahorais, Mme Ramlati Ali et M. Mansour Kamardine : une seule vedette semble en état de naviguer, sur une flottille de six ; de même, les trois radars ne fonctionneraient plus vingt-quatre heures sur vingt-quatre. C'est d'autant plus incompréhensible que la majorité des arrivées par bateau se font, entre trois et six heures du matin, en des endroits identifiés de la Grande-Terre.

En outre, les agents de la police de l'air et des frontières (PAF) exercent leur mission dans des conditions très délicates : ils ne disposent ni de guérites de protection, ni de fichier permettant le contrôle de l'identité des voyageurs, ni de détecteurs de métaux, ni de scanners. La menace est pourtant réelle.

À Mayotte, plus de la moitié de la population est maintenant de nationalité étrangère – et pour une grande part arrivée clandestinement. Plus de 60 % des enfants scolarisés sont issus d'une mère étrangère, le plus souvent venue de façon clandestine. Cela représenterait un coût de l'ordre de 2,1 millions d'euros pour l'éducation nationale. Il en va de même pour les dépenses de santé : la maternité de Mamoudzou est la première de France par le nombre de naissances, et près de 10 000 enfants sont nés à Mayotteen 2016, en majorité de femmes venues de façon illicite des Comores.

Quelles initiatives entendez-vous prendre, en lien avec le ministère de l'intérieur et le reste du Gouvernement, afin de remédier à cette situation et surtout doter Mayotte des moyens nécessaires, en hommes et matériels, pour lutter plus efficacement contre l'immigration illégale ? Celle-ci est malheureusement aujourd'hui de nature à remettre tragiquement en cause le vivre-ensemble dans notre cent unième département.

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