Intervention de Sébastien Denys

Réunion du mercredi 20 novembre 2019 à 16h25
Mission d'information sur l'incendie d'un site industriel à rouen

Sébastien Denys, directeur santé environnement et travail (Santé publique France) :

Je me permets de faire un complément sur les substances.

J'ai oublié de dire que parmi toutes les substances qui sont supposées être liées à l'incendie, nous avons évoqué ces fameux BETEX, les dioxines furanes n'ont pas la même demi-vie ni dans l'environnement ni dans l'organisme. Par rapport à votre question sur une exposition à des substances sur des effets aigus, de type effectivement benzène toluène éthylbenzène xylène, ces substances sont très volatiles, elles vont très vite se disperser dans l'environnement et elles ont une demi-vie biologique très courte, de l'ordre de quelques heures. Sur ces substances, la vraie population dont il faut se préoccuper, c'est la population des primo intervenants, type pompiers, qui interviennent sur le site et qui sont en principe protégés par des équipements de protection individuelle. Pour ces populations-là, un suivi médical se met en place.

Martial l'a rappelé, la difficulté de compréhension tient aussi au fait que nous cherchons des éléments de population de manière à avoir une puissance statistique suffisante, mais qui n'apportent pas toutes les réponses en termes de suivi individuel des individus parce que nous sommes effectivement sur la recherche d'indicateurs statistiques valables pour la population, pour caractériser un impact. Nous caractérisons l'impact de l'incendie.

Je pense qu'il faut effectivement informer la population de manière la plus pédagogique qui soit. Peut-être que dans ces impacts-là, d'autres impacts ressentis ne seront pas captés par les travaux que nous menons, et je comprends que cela soit difficile à comprendre pour la population.

L'articulation entre ce que nous faisons et les conduites à tenir en termes de prise en charge médicale est un point clé, à mon avis, sur ce dossier-là. À partir d'études que nous menons en population et qui ont un sens populationnel parce que nous cherchons l'exhaustivité, la représentativité et la mesure de l'impact, si nous trouvons quelque chose, comment faisons-nous le lien avec de la prise en charge médicale ?

Très récemment, nous avons été saisis sur la vallée de l'Orbiel, pour ce qui concerne l'arsenic. On voit toute l'articulation entre des études en population et le fait que la haute autorité de santé par exemple ait dû produire une conduite à tenir vis-à-vis de la prise en charge du risque arsenic, pour les populations. C'est effectivement très difficile à comprendre pour les populations.

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