Intervention de Delphine Batho

Réunion du mercredi 4 décembre 2019 à 17h15
Mission d'information sur l'incendie d'un site industriel à rouen

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDelphine Batho, ancienne ministre, députée des Deux-Sèvres :

Nous n'en avons pas parlé, mais sur les éléments d'information des élus locaux, de modernité des systèmes d'alerte, de réseaux sociaux, un certain nombre de choses étaient dans les rapports et demandent à être mises en oeuvre. Il y a une question récurrente. Là aussi, ce qui se passe avec Lubrizol renvoie de façon plus générale aux situations de crise écologique en général, c'est la question de la culture de sécurité, y compris de la population. Il n'y a jamais eu de grande campagne d'information sur ce que sont les différents niveaux de couleur d'alerte de Météo France. Nous avons connu des situations où les gouvernements – il n'y a pas qu'à moi que c'est arrivé – ont sollicité de Météo France pour revenir au rouge par rapport à un passage au orange, ce qui est totalement anormal, parce que les gens ne comprenaient que le rouge et prenaient l'orange pour un niveau d'alerte léger qui permet quand même de se déplacer, de vaquer à ses activités, etc.

Aujourd'hui, nous faisons faire des exercices aux enfants dans les écoles sur la sécurité incendie et même sur le risque terroriste. Nous devons être capables de conduire des exercices, d'abord avec les élus locaux et ensuite avec l'ensemble de la population, et de sensibiliser la population sur les conduites à tenir, notamment en lien avec les sites Seveso ; c'est peut-être la dernière remarque que je ferai dans le débat sur la nécessité ou pas d'éloigner les sites Seveso des habitants. D'abord, cela renvoie à l'historique de la réglementation française sur les sites Seveso qui est un historique de gestion de la coexistence au bénéfice de l'industriel. Ce qu'il s'est passé à Lubrizol montre que même si vous éloignez un site de 20 kilomètres ou de 30 kilomètres, les impacts ne sont pas circonscrits au périmètre des plans de prévention des risques technologiques (PPRT), qui, historiquement, sont conçus par rapport au risque d'explosion, et beaucoup moins par rapport à un risque de type nuage toxique. Éloigner un site de ses implantations actuelles n'élimine pas le risque, donc n'apporte pas une garantie de protection de la population supplémentaire. En revanche, cela éloigne le regard des habitants. Cela éloigne le regard d'une pression démocratique qui est saine sur le contrôle de ces installations et le fait qu'elles doivent être conformes.

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