Intervention de Clarice Tarlevé

Réunion du jeudi 12 décembre 2019 à 9h30
Mission d'information sur l'incendie d'un site industriel à rouen

Clarice Tarlevé, secrétaire générale de la Chambre des métiers et de l'artisanat de Seine-Maritime :

Je vais vous donner quelques chiffres en complément de ce que nous a présenté le président Doré. Sur les 112 communes concernées par le nuage, nous avons 4 544 entreprises artisanales, dont 2 091 sur Rouen en particulier.

Les entreprises qui sont les plus impactées, pour le secteur artisanal, sont les entreprises de l'alimentaire (vente à emporter sur l'alimentaire), les entreprises de services (coiffure, esthétique, taxis...), les entreprises du bâtiment et les entreprises de sous-traitance du secteur agricole puisque les activités agricoles ont été suspendues pendant les semaines qui ont suivi l'incendie ; toutes les entreprises qui font de la prestation de services de maintenance ont donc eu une baisse d'activité sensible, et enfin toutes les entreprises qui font de la transformation de produits agricoles, notamment sur les circuits courts.

Pour répondre à l'une de vos questions, nous avons aujourd'hui 374 entreprises qui ont déposé un dossier auprès d'Exetech, cabinet chargé par Lubrizol de gérer et d'instruire les demandes d'indemnisation. Comme le disait le président, nous avons fortement communiqué et nous avons constitué un transfert d'information depuis l'origine puisque dès la nuit même, nous étions contactés par le préfet pour savoir ce que nous devions faire au niveau de la chambre de métiers.

Les entreprises ont eu beaucoup d'informations sur ce qu'elles avaient à faire pour pouvoir être indemnisées. C'est vrai qu'au début, nous en avons eu peu, mais nous en avons de plus en plus. L'information circule. Nous avons donc de la demande d'information sur des indemnisations par rapport à une baisse d'activité mais également sur le nettoyage, sur le fameux nuage, avec des galettes qui se sont déposées sur les exploitations et sur les entreprises.

Nous avons fait une demande, au niveau de la Chambre de métiers, pour que soient également instruits les dossiers d'entreprises qui ne sont pas immatriculées sous ce fameux nuage, mais qui ont été néanmoins impactées parce qu'étant ambulantes et exerçant leur activité sur le territoire, notamment pour les taxis, on peut très bien être taxi et venir chercher une personne à la gare de Rouen sans y être immatriculé. La demande doit être instruite différemment, mais elle sera a priori prise en considération.

La baisse réelle est difficile à quantifier, c'est encore en cours. Toutes les entreprises n'auront pas recours à une demande d'indemnisation. Les 4 500 entreprises potentielles ne formuleront pas toutes de demandes.

Je ne sais pas si l'indemnisation sera à la hauteur.

Il va falloir un peu de temps pour mesurer les impacts économiques et financiers.

L'État et la Direccte ont été très présents, nous les avons rencontrés plusieurs fois. Je pense qu'ils ont appuyé auprès de Lubrizol pour que l'entreprise soit la plus active possible dans les indemnisations.

Nous avons désormais un gros travail à faire sur l'attractivité de notre territoire. Rouen, bien entendu, mais pas seulement. Nous devons commencer par casser le bashing et la désinformation qui ont noyé et qui noient encore les médias au sujet de Rouen et de son image. Nous avons une vraie problématique sur les produits alimentaires. Je crois que la suspicion est encore très grande, y compris sur les produits qui n'ont pas du tout été impactés, qui ont notamment été produits avant l'incendie. Par exemple, plus personne ne veut acheter de miel normand alors qu'il a été produit au printemps ou pendant l'été et qu'il n'est donc pas du tout concerné par la pollution !

Il faut revaloriser l'image du commerce, comme le disait le président, nos entreprises ont fortement été impactées par les Gilets jaunes en Normandie, notamment à Rouen. Une deuxième crise aujourd'hui pourrait vraiment être fatale.

Il y a sans doute un gros travail à faire sur l'attractivité, sur l'appétence autour de nos produits alimentaires et peut-être une dynamique à redonner sur la création d'entreprises, autour de Rouen et de la Normandie.

Voilà ce que je peux vous dire pour le moment, mais nous allons continuer à réfléchir sur ce que nous devons faire pour demain.

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