Intervention de Agnès Buzyn

Séance en hémicycle du jeudi 9 janvier 2020 à 9h00
Questions sur l'efficacité des mesures prises pour lutter contre la désertification médicale

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé :

Monsieur le député, permettez-moi de répéter les propos que j'ai tenus tout à l'heure.

Le problème de la désertification médicale est désormais mondial. J'ai organisé dans le cadre du G7 à Paris, au mois de mai, une réunion avec mes homologues pour en discuter. Nous avons tous considéré qu'il s'agit d'un enjeu de santé publique, tant la crise sanitaire mondiale est importante – c'est vrai de tous les pays d'Europe, et la France n'est pas épargnée.

Cette situation est la conséquence non seulement de mauvais choix, notamment la définition d'un numerus clausus beaucoup trop faible il y a une vingtaine d'années, mais aussi du vieillissement de la population, accompagné d'une explosion, si je puis dire, des pathologies chroniques – raison pour laquelle nous favorisons la délégation de tâches et le suivi des pathologies chroniques par d'autres professionnels de santé. La France dispose en effet, contrairement à d'autres pays, d'un très bon maillage territorial d'autres professions de santé, capables d'assurer leur part de la mission – à condition que les Français l'acceptent et s'habituent à ces nouvelles pratiques.

Dans ces circonstances, la télémédecine constitue un outil d'une aide considérable, à condition d'être exploité dans un cadre territorial, par un médecin qui connaisse le maillage de professionnels locaux et le dossier du patient – je suis fondamentalement opposée à une télémédecine consumériste consistant à appeler un site éventuellement situé dans un autre pays. Nous développons la télémédecine locale, mais vous avez raison : le plan France très haut débit doit être développé en priorité dans les zones blanches, afin que tous les Français accèdent au télésoin.

Concernant l'intérim médical, le plan d'urgence pour l'hôpital public contient des mesures fortes. Nous réaffirmons notre volonté de lutter activement contre cette déviance : il s'agit en réalité de professionnels qui démissionnent de l'hôpital public pour exercer en intérim – ils travaillent moins et sont mieux payés – , ce qui participe au manque d'attractivité de nombreux hôpitaux locaux.

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