Intervention de Jean-Paul Lecoq

Séance en hémicycle du mercredi 5 février 2020 à 15h00
Débat sur la politique de développement et de solidarité internationale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Mon collègue Gabriel Serville étant absent, je poserai sa question, à laquelle je m'associe.

La plus grande partie de l'augmentation des fonds consacrés à notre politique de développement et de solidarité nationale ne bénéficie pas à l'aide projet bilatérale, mais à l'aide économique et financière, c'est-à-dire essentiellement à des prêts – cela a déjà été souligné – , dont la logique veut qu'ils privilégient les pays émergents, plus rentables et plus sûrs, par rapport aux pays pauvres, très endettés. On avait pourtant fixé comme objectif d'affecter les deux tiers de la hausse moyenne cumulée des autorisations d'engagement, en loi de finances, à la composante bilatérale de l'APD d'ici 2022. Mais votre gouvernement suit une logique inverse, puisque cette part baisse d'année en année.

C'est inquiétant à plusieurs titres : d'abord parce que l'on sait déjà qu'au rythme actuel, on ne pourra pas atteindre le niveau d'engagement promis par le Président de la République en matière d'aide au développement d'ici la fin du quinquennat ; surtout parce que cela en dit long de votre vision de la solidarité internationale – une solidarité bien souvent intéressée et au service d'un agenda qui lie aide au développement et immigration.

C'est d'autant plus inquiétant que, contrairement à la tendance générale au sein de l'Union européenne, notre pays consacre une part de moins en moins importante de son aide aux pays prioritaires : 23 % cette année, contre 37 % en moyenne dans l'Union européenne. Non seulement nous consacrons moins à ceux qui en ont le plus besoin mais, en plus, nous le faisons dans une logique de prêt ou de retour sur investissement.

Dans le cadre de la loi d'orientation et de programmation, pouvons-nous espérer un changement de paradigme, ou allez-vous persister dans cette dynamique contre-productive qui consiste à favoriser toujours les moins pauvres ?

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