Intervention de Agnès Buzyn

Séance en hémicycle du jeudi 6 février 2020 à 9h00
Questions sur les politiques de réponses aux personnels hospitaliers en grève

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé :

Monsieur le député, je suis d'accord avec votre constat que certaines réformes de ces dernières années n'ont pas été bénéfiques à l'hôpital public : que ce soit la mise en oeuvre des 35 heures sans augmentation du nombre de personnes présentes à l'hôpital, la mise en place de la tarification à l'activité, qui a entraîné l'hôpital dans une course folle à la rentabilité comme s'il s'agissait d'une entreprise, ou la loi hôpital, patients, santé, territoires, qui a éloigné les médecins de la gouvernance hospitalière, rien de tout cela n'a favorisé le bien-être des équipes. À cela s'est ajouté le désinvestissement dont l'hôpital public souffre depuis dix ans via la baisse régulière des tarifs.

Je ne suis pas d'accord avec vous en revanche quand vous dites que nous fermons des lits pour des raisons de rationalité. Ce ministère n'a pris aucune décision de fermeture de lits. La réalité c'est que notre pays manque de médecins, au point que dans certains territoires il n'y a plus assez de médecins pour maintenir l'activité. Cette situation n'est d'ailleurs pas spécifique à la France puisqu'on la rencontre dans l'ensemble des pays d'Europe, qui n'ont pas formé des médecins en nombre suffisant par rapport au vieillissement de la population.

Notre stratégie est d'alléger le travail des médecins pour qu'ils puissent se concentrer sur leur activité de soin, de redonner du sens au travail des soignants en réinvestissant dans le quotidien. Parce que nous sommes arrivés au bout d'une logique, nous souhaitons réinvestir dans l'hôpital public. C'est un service public auquel tous les Français sont profondément attachés, et le Gouvernement est là pour le soutenir.

Beaucoup de perspectives s'ouvrent et j'ai mis beaucoup d'argent sur la table, que ce soit sous forme de primes d'attractivité, d'investissements courants ou de reprise de la dette : tout est fait aujourd'hui pour améliorer les conditions de travail dans les hôpitaux. Acheter du matériel, rénover, cela prend du temps : je viens d'allouer des crédits pour rebâtir l'hôpital de Lens, dans votre région, mais il faut du temps pour construire un nouvel hôpital ! Nous essayons d'agir le plus vite possible pour que les soignants retrouvent l'attractivité de leur activité. C'est absolument nécessaire et c'est ce pour quoi le Gouvernement est pleinement engagé.

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