Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du jeudi 27 février 2020 à 15h00
Système universel de retraite — Article 4

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Nous revendiquons, en effet, le retour à la retraite à 60 ans, instaurée dans notre pays à une époque où celui-ci était infiniment moins riche qu'aujourd'hui. À l'époque, le nombre d'années de cotisations était fixé à trente-sept et demie. Nous avons hésité à revenir à cette borne, mais nous avons préféré retenir celle de quarante annuités, en tenant compte pour la validation de trimestres des années en tant qu'allocataire du RSA et des années de formation.

Au risque de susciter vos hurlements, je vous explique comment, dans notre système, une personne ayant commencé à travailler à 28 ans pourrait choisir de partir avant 68 ans. Nous avons choisi de revenir, pour le calcul des droits à la retraite dans le secteur privé, aux dix meilleures années, en garantissant un taux de remplacement moyen de 75 %. Comment le finançons-nous ?

Depuis trente ans, les richesses nationales n'ont pas décru ; c'est la productivité par travailleur qui a été multipliée par trois. Certains ont profité de ce gain de productivité – je pense à ceux qui, comme vous, croient à la théorie du ruissellement en vertu de laquelle plus on met de l'argent dans le capital, y compris le capital non investi, plus cela profitera à la société, ce qui ne s'est pas vérifié. Nous proposons de reprendre la marge réalisée par le capital sur la plus-value – environ 150 milliards par an depuis une trentaine d'années – et de redistribuer cette somme aux salaires, y compris les salaires socialisés.

Nous proposons, contrairement à vous, un financement. Vous pouvez le contester, car – c'est vrai – nous prenons au capital là où, depuis plus de deux ans, vous lui avez considérablement donné en prenant aux plus pauvres et à presque toutes les classes laborieuses de ce pays.

Nous reprenons au capital, en créant de l'emploi – 100 000 emplois créés, cela rapporte 1,3 milliard d'euros de cotisations supplémentaires.

Nous suggérons également de revenir sur les exonérations de cotisations sociales qui sont inutiles. Elles ne concernent pas toutes les retraites, mais leur montant total atteint 52 milliards d'euros. De cette manière, nous allons vite rééquilibrer les comptes.

Nous défendons aussi d'instituer dans la loi l'égalité salariale entre les femmes et les hommes, ce qui procurerait 5 milliards d'euros de cotisations supplémentaires.

Je vous fais grâce de toutes les solutions que nous proposons, mais qui, toutes, relèvent d'une logique différente de la vôtre. Nous dépensons de l'argent au bénéfice de ceux qui produisent des richesses quand vous favorisez ceux qui utilisent ces richesses à leur seul profit.

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