Intervention de Éric Woerth

Séance en hémicycle du mardi 3 mars 2020 à 22h15
Motions de censure — Explications de vote (motion de censure de m. damien abad)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Woerth :

Il fallait, surtout, tenir cette conférence il y a un an et parler rapidement des sujets qui fâchent, au lieu d'attendre deux ans pour voir les partenaires sociaux la quitter à contretemps, l'un après l'autre. Il fallait organiser une concertation avec les principales formations politiques, au lieu de livrer à l'Assemblée un texte verrouillé d'avance. Il fallait faire usage du temps législatif programmé, procédure parfaitement adaptée à ce type de texte ; vous l'avez écartée de façon désinvolte. Résultat : à texte chaotique, débat chaotique.

Enfin et surtout, il fallait une autre réforme. Vous avez placé votre texte sous le double signe de la justice et de l'universalité, mais le nouveau système ne sera pas vraiment plus juste – ni pour les femmes ni pour les carrières hachées, contrairement à ce que vous répétez souvent – ni réellement universel. Résultat : les Français n'y comprennent plus rien. Tout à l'heure, vos propos, monsieur le Premier ministre, ont été surréalistes : sans doute ne parliez-vous pas du texte que nous avons commencé à examiner, mais d'un texte dont vous avez rêvé – un rêve que je comprendrais aisément !

Un âge pivot, vous le savez bien, est en réalité une baisse des pensions qui ne s'assume pas. Augmenter l'âge légal de départ serait plus juste, plus clair et deux fois plus efficace financièrement. Le halo d'universalité que vous avez voulu créer, inutilement et artificiellement, n'a pas résisté longtemps, et vous avez été obligés de recréer autant de sous-régimes que d'exceptions. Construire un socle universel, par exemple limité à un plafond de la sécurité sociale, dans le respect de la diversité des métiers, aurait représenté une bonne orientation.

Aujourd'hui, votre texte est incomplet. Incroyable décision que de soumettre à la représentation nationale un texte sans aucune mesure de financement et sans détailler l'impact, direct et indirect, qu'il aura sur l'équilibre de nos finances publiques !

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