Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du jeudi 19 mars 2020 à 9h00
Questions au gouvernement — Suivi des mesures prises pour lutter contre le covid-19

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

Depuis le premier jour, un exercice de transparence devant les Français a lieu quotidiennement, avec l'intervention d'un ministre, du Premier ministre, du Président de la République ou du directeur général de la santé. L'histoire de notre pays a été profondément marquée, meurtrie, par des crises sanitaires d'ampleur, dans la gestion desquelles la transparence n'a pas toujours été une vertu cardinale. On connaît le résultat : une perte de confiance importante dans les élites scientifique et politique. La question de la transparence est donc vitale ; tous les comptes qui doivent être rendus et toutes les enquêtes qui doivent être menées le seront en temps voulu. Vous imaginez bien que nous sommes pour le moment occupés à aider les soignants à sauver des vies ; nous occupons tout le temps disponible à soutenir les services mobilisés jour et nuit depuis des semaines pour mener à bien cette mission.

J'entends le besoin de transparence ; j'ai été parlementaire et rien ne me choque en la matière.

Dans cette même logique de transparence, je tiens à vous dire que si nous n'avions pas eu une ministre de la santé avertie, si nous n'avions pas eu un gouvernement et un Premier ministre avertis et constamment en alerte, si je n'avais pas eu un directeur général de la santé lui aussi averti et constamment en alerte, jamais nous n'aurions pu intervenir comme nous l'avons fait aux Contamines-Montjoie, en Haute-Savoie, alors même que l'épidémie n'existait pas en Europe, et qu'aucun pays européen ou presque ne parlait du coronavirus comme d'une menace réelle et imminente. C'est bien parce que, depuis le premier jour, tout a été mis en oeuvre par anticipation pour pouvoir intervenir au moment où le virus pénétrerait dans notre territoire que nous avons pu retarder, semaine après semaine, l'arrivée de l'épidémie, qui était néanmoins inéluctable.

Toutefois, rien ne nous permettait de savoir si cette épidémie nous frapperait cette semaine ou la semaine prochaine ou la semaine dernière. Nous ne disposions d'aucun indicateur, il n'y avait aucun consensus scientifique en la matière. Pourtant, vous le savez, les consensus scientifiques, nous les recherchons, les scientifiques, nous les consultons – et nous le faisons là encore en toute transparence : tous leurs avis vous sont accessibles, comme ils sont accessibles à l'ensemble des Français. Veuillez croire que la transparence est vraiment notre valeur cardinale, celle qui nous guide et nous mobilise depuis le début, celle qui nous a permis d'agir depuis le début avec efficacité.

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