Intervention de Dominique Robin

Réunion du jeudi 6 février 2020 à 9h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Dominique Robin, directeur d'AtmoSud :

Ma collègue de Normandie répondra précisément au sujet de l'amiante. Elle l'a vécu, et elle est encore largement sur ce dossier.

Je reviens sur le sujet de la surveillance et de la relation aux acteurs, en particulier le lien avec les collectivités. Ce lien est une nécessité de par la loi. La loi a prévu que notre organisation soit quadripartite, donc que les collectivités soient présentes. Mais elles sont présentes à titre volontaire, ce qui implique certaines discussions régulières. Je vous vois sourire, vous connaissez bien ce sujet. La question des stations de mesure fait l'objet d'un débat récurrent : « Allez-vous enlever des stations de mesure ? Où installer une station de mesure ? » C'est toujours une discussion complexe. Nous sommes attachés à la présence des collectivités, pas simplement parce que nous avons besoin de financer notre organisation, même si bien sûr cela fait partie du jeu, mais parce qu'aujourd'hui, c'est un véritable relais. Vous l'avez très bien évoqué.

Disons-le simplement : nos moyens ne sont pas pléthoriques. Lorsque cette question se pose, deux éléments sont souvent apportés. L'INERIS nous a montré ce qu'il faisait en matière de simulation. Tous les jours, nous produisons des cartes à haute résolution des polluants chroniques, différents des éléments incidentels ou accidentels qui ont été présentés précédemment. Même si nous avons développé des routines, ce n'est pas notre travail quotidien. Pour nous aujourd'hui, l'ajout d'un capteur doit s'inscrire dans une ligne qui favorise une forme d'engagement. La réglementation nous oblige à produire cette information cartographique et à recenser les personnes susceptibles d'être exposées à des teneurs proches des valeurs limites ou recommandées par l'OMS. Aujourd'hui, lorsque nous travaillons avec les collectivités, mais aussi avec les acteurs économiques, et petit à petit avec les acteurs associatifs avec les capteurs citoyens qui ont été mentionnés, notre action consiste en fait à déterminer la finalité de ces mesures complémentaires.

S'il s'agit d'apporter des éléments de connaissance, c'est toujours quelque chose qui est ouvert, mais aujourd'hui, sur les polluants réglementés, nous avons la chance d'avoir une bonne vision chronique de la situation. Derrière, il y a des sujets : quels sont les leviers que cela va actionner ? Cela peut être simplement des leviers d'information, parce que nous voulons produire une information très locale autour d'une école par exemple, parce qu'il y a une dynamique, ou bien des leviers d'action. Je reprends l'exemple de l'école : on régulera par exemple la circulation aux heures de pointe. C'est aussi une façon de montrer l'impact et peut-être de maîtriser certaines situations. La question du capteur est souvent un sujet compliqué.

L'air s'étudie à toutes les échelles, de l'individu jusqu'à la planète, avec à peu près tous les acteurs. La façon dont nous partageons l'information avec les collectivités est essentielle. Le lien vers la population a été mentionné, notamment la participation active. Le partage suppose aussi une certaine exemplarité de l'information, de la transparence. Une donnée qui est accessible aujourd'hui est réelle. Sinon les systèmes suscitent la défiance, et c'est légitime. Notre organisation fait vivre le service public et travaille en bonne articulation avec les collectivités. Mais il est vrai que nous pouvons discuter des capteurs.

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