Intervention de Éric Woerth

Séance en hémicycle du jeudi 2 juillet 2020 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2020 — Article 5

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Woerth, président de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire :

Cet amendement important vise à compléter l'article 5 en ce qui concerne le versement mobilité. Il s'agit d'intégrer Île-de-France mobilités, IDFM, opérateur qui pèse très lourd, puisqu'il perçoit la moitié du versement mobilité à l'échelle du pays. Le Gouvernement a tout simplement oublié l'Île-de-France ! Cet oubli est particulier, étonnant, incompréhensible même. J'ignore si des arrière-pensées se cachent derrière cette omission, mais ce point mérite d'être examiné de près.

Un amendement du rapporteur général a réintégré Île-de-France mobilités, ce dont je me réjouis – la pression politique a dû être suffisamment forte.

Île-de-France mobilités ne va pas bien, pour plusieurs raisons : les employeurs n'acquittent pas le versement mobilité pour les salariés en chômage partiel, la SNCF et la RATP ont continué de fonctionner sans chômage partiel et ont donc dû assumer l'intégralité de leurs coûts, et les usagers se sont fait rembourser leur carte Navigo, qu'ils n'avaient pas utilisée.

Il y a plusieurs sujets. Tout d'abord, vous devez compenser l'intégralité de la perte du versement mobilité, soit 1 milliard d'euros et non 425 millions comme vous le proposez. Ensuite, il faut compenser les pertes d'exploitation, notamment celles dues aux usagers. Cela représente des sommes considérables.

Vous mettez beaucoup d'argent dans le transport aérien et dans l'automobile ; pourquoi ne voulez-vous pas en mettre dans les transports publics ? Pourquoi le transport public de voyageurs devrait-il être financé par une augmentation des tarifs ? Vous faites tout pour que l'augmentation de la carte Navigo devienne une fatalité. Essaie-t-on de passer la patate chaude à la région Île-de-France, pour qu'elle prenne la responsabilité d'augmenter la carte Navigo, afin d'éviter la cessation de paiement des transports publics ? Ce n'est pas possible !

Ce n'est pas possible, et le Gouvernement ne peut pas transférer sa responsabilité : il doit jouer son rôle, comme il l'a fait dans de nombreux autres pays, en Europe et dans le monde. Autrement, il faudrait économiser sur les investissements, c'est-à-dire diminuer les achats de trains et de bus, ce qui serait contradictoire – c'est le moins que l'on puisse dire – avec l'idée de relance.

Enfin, l'augmentation de 20 ou de 25 euros de la carte Navigo serait tout à fait injuste pour les usagers des transports franciliens par rapport aux autres usagers des transports publics en France.

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