Intervention de Jean-Paul Dufrègne

Séance en hémicycle du mardi 30 juin 2020 à 9h00
Questions orales sans débat — Quel avenir pour l'hôpital français

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Dufrègne :

Madame la secrétaire d'État, j'avais prévu de vous interpeller sur le transfert de l'hélicoptère Dragon 63 en Lozère durant les mois de juillet et août, sans concertation avec les élus et les professionnels de santé. Le professeur Schmidt, chef du pôle des urgences du centre hospitalier universitaire – CHU – de Clermont-Ferrand, a ainsi déclaré n'avoir jamais été associé ni de près ni de loin aux discussions ayant abouti à cette décision qui, pour lui, n'avait aucun sens. Toutefois, hier soir, le ministre de l'intérieur, s'appuyant sur le rapport du directeur général de la sécurité civile, que nous avons rencontré vendredi, a annulé cette décision que la préfète de Lozère avait annoncée prématurément. Nous nous en réjouissons et je remercie le ministre d'avoir reconnu cette erreur. Cette histoire doit servir de leçon. De telles décisions doivent faire l'objet d'une démarche interministérielle.

Cela étant rappelé, je voudrais appeler votre attention sur les difficultés auxquelles sont confrontés les services d'urgence dans de petites ou moyennes villes comme Moulins, dans ma circonscription de l'Allier. Nous souffrons d'un déficit chronique de médecins urgentistes. À Moulins, ceux-ci sont au nombre de sept, alors qu'il en faudrait au minimum le double. Dans les deux autres villes de l'Allier dotées d'un service des urgences au sein du centre hospitalier, Vichy et Montluçon, la situation n'est guère plus brillante. Chaque été, c'est la galère et l'idée a même été émise, avant d'être abandonnée, de fermer de manière alternée dans chaque ville le service des urgences.

À Moulins, 70 % des personnes hospitalisées transitent par les urgences. C'est donc l'avenir même de l'hôpital qui peut être menacé à terme si la capacité d'accueil des urgences est affaiblie. Les personnels sont soumis à des conditions de travail fortement dégradées, qui provoquent de l'épuisement, voire du découragement.

Madame la secrétaire d'État, la question des moyens dévolus à l'hôpital, qu'il s'agisse des effectifs ou de reconnaissance salariale, est posée depuis longtemps. La crise sanitaire que nous venons de traverser a mis en lumière ces exigences et les personnels hospitaliers appellent, à nouveau et avec raison, à une mobilisation aujourd'hui.

Quelle politique incitative de recrutement dans les services d'urgence le Gouvernement compte-t-il mener afin que des hôpitaux comme celui de Moulins puissent remplir leur mission de service public dans des conditions non dégradées ? Quels moyens supplémentaires pouvez-vous dégager pour atténuer les difficultés actuelles, lesquelles seront amplifiées durant l'été ?

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