Intervention de Éric Ciotti

Séance en hémicycle du mardi 30 juin 2020 à 9h00
Questions orales sans débat — Desserte aérienne de nice

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Ciotti :

Je souhaite vous interroger, monsieur le secrétaire d'État, sur la desserte de l'aéroport Nice-Côte d'Azur, et par là même sur celle de tout le sud-est de la France. Vous connaissez l'importance de la plateforme aéroportuaire de Nice, la deuxième de France après les aéroports de Paris. Vous savez, pour suivre ce dossier – merci à vous pour cela ! – , qu'elle dessert un territoire par ailleurs largement enclavé, sorte de péninsule sans ligne à grande vitesse ni desserte maritime, hormis par les croisiéristes. L'aéroport constitue aujourd'hui le premier moteur de l'activité économique de la Côte d'Azur – des Alpes-Maritimes et, très largement, du Var – , le tourisme représentant 15 % du PIB des Alpes-Maritimes et 150 000 emplois directs et indirects. En effet, la Côte d'Azur, comme Paris, est un territoire tourné prioritairement vers l'activité touristique.

La quasi-interruption de tout trafic aérien a fortement pénalisé notre territoire. Aujourd'hui, nous sommes inquiets ; c'est pourquoi je vous interroge sur le redémarrage du trafic aérien vers les capitales européennes, ainsi que dans le cadre des lignes intérieures françaises. Nous sentons, de la part d'Air France, une immense frilosité, que je déplore. La compagnie a annoncé la reprise d'à peine 35 % du trafic ; cela ne correspond à aucune réalité économique et donne lieu à une offre de vols incohérente. On peut ainsi avoir deux vols Paris-Nice à dix minutes d'écart, mais aucune desserte en fin de journée.

C'est important pour les Alpes-Maritimes, mais ça l'est aussi pour la France tout entière. Il faut certes respecter les conditions de sécurité sanitaire, mais on ne peut pas aborder la saison estivale avec une compagnie nationale qui n'assure qu'un tiers à peine de la desserte de l'aéroport de Nice !

Vous qui avez été l'un des acteurs du dossier, vous savez que cette compagnie – que nous soutenons et que nous défendons, et à laquelle nous sommes attachés – a reçu 7 milliards d'euros d'argent public. C'est très bien, mais il ne faudrait pas que ce montant soit uniquement consacré à financer les départs de la compagnie ; il faut aussi penser à la logique d'aménagement du territoire, qui doit être au coeur des politiques de transport. L'aide de l'État, signe de solidarité nationale, doit aussi s'accompagner d'une solidarité territoriale. Voilà ce que devrait comprendre M. Benjamin Smith, qui me semble bien éloigné de ces préoccupations !

Je compte sur vous, sur le Gouvernement, pour rappeler à la compagnie nationale qu'elle doit aussi assurer sa mission, qui s'apparente à celle d'un service public.

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