Intervention de Maxime Minot

Séance en hémicycle du lundi 27 juillet 2020 à 21h30
Bioéthique — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaxime Minot :

Je pense aussi à l'ouverture de la réception d'ovocytes pour autrui et au diagnostic préimplantatoire avec recherche d'aneuploïdies, à l'extension du diagnostic néonatal ou encore au nouveau régime du don croisé d'organes.

Si j'ai choisi de soutenir l'extension de la PMA à toutes les femmes, avec humilité, avec sincérité et avec la plus grande conviction, c'est parce que je suis certain qu'au-delà des stigmatisations provoquées par les faux débats, malgré les menaces, les insultes et les attaques, il est question de la confiance que nous accordons si naturellement aux femmes pour déterminer le bon moment auquel donner la vie. Cette confiance devrait suffire, selon moi, à écarter les doutes, les questionnements et les peurs. Certains d'entre vous n'y seront pas favorables par conscience ; d'autres hésiteront, ayant pleinement conscience du désir légitime de tant de femmes de fonder une famille, reconnaissant leur détresse de devoir chercher des solutions ailleurs ou d'affronter des contraintes pratico-juridiques. Ce n'est pas parce que ce débat suscite des passions et des controverses, et qu'il soulève des interrogations naturelles, que nous devons froidement refuser d'y apporter une réponse réfléchie et conforme aux exigences de notre temps.

En ce moment même, je ne me demande pas si j'appartiens à l'opposition ou à la majorité – car oui, on peut être de droite et favorable à ce projet de loi ! J'exprime une conviction profonde lorsque je dis que refuser l'extension de la PMA à toutes les femmes, ce n'est pas condamner la famille, c'est au contraire répondre aux enjeux posés par ses évolutions. Étendre la PMA à toutes les femmes, ce n'est pas favoriser les égoïsmes, comme j'ai pu l'entendre, c'est permettre à toutes les femmes de mettre au monde et d'élever des enfants. Qui peut refuser ce droit légitime sans créer une injustice ? Accepter l'extension de la PMA à toutes les femmes, c'est accorder le droit avec la réalité, sans prétendre à l'infaillibilité. Victor Hugo disait : « Il est difficile de composer le bonheur de l'homme avec la souffrance de la femme. » J'ajouterai qu'il est difficile de composer le bonheur d'une société avec la souffrance de ses compatriotes.

Dans ce débat bioéthique, concernant notamment l'ouverture de la PMA à toutes les femmes, qui fait s'entrechoquer tant de valeurs fondamentales et de raisons contradictoires, n'oubliez pas qu'il s'agit d'ouvrir, par la loi, un droit à la vie et à la famille. Car c'est la vie qui nous convoque aujourd'hui, et pas seulement l'histoire!

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