Intervention de Anne-France Brunet

Séance en hémicycle du vendredi 31 juillet 2020 à 21h30
Bioéthique — Article 19 bis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne-France Brunet :

Je suis perplexe ! Permettez-moi de rappeler plusieurs faits. Tout d'abord, depuis 2009, il est obligatoire de proposer à une patiente enceinte le dépistage des trisomies 13, 18 et 21. Ce dépistage n'est pas systématique, mais il est très fréquent. Ensuite, en 2016, après avoir analysé plus de 50 000 dossiers de grossesse, les centres pluridisciplinaires de diagnostic prénatal, les CPDPN, ont rendu leur rapport d'activité. Il apparaît que plus de 7 000 interruptions volontaires de grossesse ont été réalisées pour motif foetal et 40 % d'entre elles pour des anomalies chromosomiques. Des embryons présentant des anomalies chromosomiques ont donc été implantés et, le diagnostic de ces aneuploïdies n'ayant été réalisé que pendant la grossesse, ce qui a abouti à une interruption volontaire de grossesse ou à une fausse couche. Lorsque les couples concernés avaient encore le coeur à ça, ils lançaient une nouvelle procédure d'AMP, recommençant tout depuis le début : imaginez le temps perdu – de deux à cinq ans ! Une telle situation est inacceptable ! Il s'agit d'une épreuve extrêmement difficile, douloureuse, insupportable pour les couples et les femmes qui la traversent.

Actuellement, avant leur transfert, les embryons sont analysés sur des critères purement morphologiques et aucune indication n'est donnée aux parents quant à la présence d'anomalie chromosomique. Puisqu'un dépistage des aneuploïdies est prévu pendant la grossesse, il semble logique de l'effectuer avant le transfert de l'embryon.

Je suis par ailleurs très étonnée. Les DPI-A existent depuis une dizaine d'années et sont pratiqués pour des cas particuliers et des recherches spécifiques, quand l'héritage, le contexte familial l'exige.

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