Intervention de François Cornut-Gentille

Séance en hémicycle du mercredi 16 septembre 2020 à 15h00
Conseil économique social et environnemental — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Cornut-Gentille :

Je dis « nos » car, jusqu'à ce jour, reconnaissons-le, personne, ni dans la majorité, ni dans l'opposition, n'a été capable de proposer une vision cohérente et structurée de l'avenir de nos institutions. Votre approche à la découpe témoigne de leur affaiblissement invisible mais continu. Il est vrai que vous ne provoquerez ni sursaut ni catastrophe : vous vous bornez, en vérité, à accompagner un lent naufrage. Je n'exagère rien : les choses sont dites clairement dans le texte qui nous est soumis pour qui sait lire entre les lignes.

L'aveu d'insuffisance est patent dans l'exposé des motifs, qui souligne, avec un humour que trop peu ont relevé, que le texte « se situe dans la continuité des précédentes » réformes – celles-ci n'ayant rien apporté… Vous savez parfaitement qu'elles ont échoué, mais vous continuez, faute d'idées neuves !

L'aveu d'incohérence est également flagrant puisque l'affirmation du rôle essentiel du CESE s'accompagne d'une diminution de 25 % de ses membres. Dans un soudain éclair de lucidité et de franchise, vous semblez ainsi critiquer votre propre réforme.

Mes chers collègues, sachez-le, la réforme du CESE qui nous est proposée n'aura vraisemblablement aucune conséquence. Et si par miracle elle en avait une, celle-ci ne pourrait consister qu'en un nouvel affaiblissement de notre assemblée. Surtout, son pointillisme et ses incohérences prouvent à quel point la réflexion institutionnelle collective n'est pas parvenue à maturité. Dès lors, rien ne nous oblige à continuer de foncer ainsi dans le brouillard.

J'aurais voulu, enfin, m'adresser au garde des sceaux, mais il est absent.

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