Intervention de Martine Wonner

Séance en hémicycle du jeudi 1er octobre 2020 à 15h00
Prorogation de l'état d'urgence sanitaire — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Wonner :

Les restrictions, qui nous sont à chaque fois présentées comme temporaires, investissent au contraire de plus en plus insidieusement notre quotidien.

Notre démocratie se porte mal. Elle ne s'exprime plus dans les urnes et encore moins dans la rue. Vous empêchez les citoyens de se réunir et les mobilisations étudiantes de se structurer. Vous touchez la France dans ce qu'elle a de plus précieux et laissez une part de ce qu'elle est s'éteindre.

L'éducation est un droit constitutionnel. Pourtant, bon nombre d'écoliers ont déjà dû, à nouveau, quitter les bancs de l'école. Près de 2,8 millions d'étudiants subissent en outre une crise qui n'est pas la leur : nombre d'entre eux sont condamnés à rester derrière leur écran, d'autres ont été empêchés de trouver un travail cet été. Ils ne se préoccupent pas seulement de leurs études, ils s'inquiètent de pouvoir manger. Ces conditions ne sont pas dignes de la République.

Notre pays ne peut plus supporter cette banalisation durable de l'état d'urgence. Comment pouvez-vous, chers collègues, laisser inscrire dans notre droit un nouveau type d'état d'urgence ? Comment pouvez-vous ignorer la Constitution ?

La présentation manichéenne d'un débat qui opposerait des députés irresponsables à ceux qui veulent protéger la France est honteuse. Nous n'oublions ni les 31 956 décès, ni les personnes actuellement hospitalisées, ni toutes celles et ceux qui endurent des séquelles faute d'avoir été soignés précocement après avoir contracté le virus. Nous sommes convaincus de la nécessité de protéger la santé des Français, mais à condition de garantir aussi leurs libertés. Or nous subissons mensonges et distorsions de la réalité.

Il est urgent d'arrêter d'alimenter la peur. Il est indécent de présenter des données biaisées pour discipliner le peuple. Un test PCR positif n'équivaut pas nécessairement à une personne malade. La covid-19 restera présente, comme la grippe ou d'autres maladies. Lorsque le Gouvernement présente l'encombrement des hôpitaux comme une manifestation de la résurgence de l'épidémie, il se garde bien de s'interroger sur l'état de l'hôpital public.

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