Intervention de Jean Lassalle

Séance en hémicycle du jeudi 1er octobre 2020 à 21h30
Prorogation de l'état d'urgence sanitaire — Article 1er bis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Lassalle :

Alors que l'état d'urgence sanitaire a pris fin le 10 juillet, des mesures de restriction ou de fermeture touchent toujours les discothèques, en dépit des efforts fournis par ces établissements pour se mettre au niveau des exigences des mesures sanitaires. En effet, depuis sept mois, leurs propriétaires, qui ont travaillé à la mise en place d'un protocole aussi strict que celui s'appliquant aux restaurants, bars, salles de cinéma et de spectacle, attendent toujours la reprise de leur activité.

Depuis 202 jours, ces 1 600 établissements, qui emploient 3 200 travailleurs, étaient les seuls à ne pas percevoir d'aides du fonds de solidarité à cause des très nombreuses conditions à remplir, notamment celle de pouvoir justifier d'une trésorerie négative – une aberration : il fallait être mort avant de voir la lumière ! Il a fallu attendre ce matin et la publication d'un nouveau décret pour que soit enfin confirmé le rétropédalage du Gouvernement. Nous parlons d'un secteur qui, depuis sept mois, n'a bénéficié d'aucun véritable soutien de la part du Gouvernement, et que la formule du « quoi qu'il en coûte » ne concerne visiblement pas…

Je vais maintenant m'efforcer de conclure, monsieur le président, car je ne voudrais pas prendre le risque de vous déplaire en dépassant les deux minutes de temps de parole qui me sont accordées… Certes, une discothèque est une discothèque mais on peut s'étonner de la sévérité dont ces établissements font les frais quand on voit ce qui est aujourd'hui permis en matière de pratique sportive, par exemple. Au rugby – un sport que nous connaissons bien, monsieur le président – les joueurs formant un ruck peuvent rester pendant un quart d'heure bouche contre bouche, peau contre peau, sueur contre sueur. De même, à l'arrivée au sommet d'un col, il arrive que les coureurs du Tour de France terminent au coude-à-coude, plus proches les uns des autres que les clients d'une boîte de nuit… Et que dire d'une rame de métro ?

Pour en revenir aux discothèques, j'ai appris récemment avec effroi qu'elles avaient recruté des « silencieux » : lorsque vous avez la chance d'avoir rencontré une personne qui vous plaît lors d'une soirée en boîte de nuit, vous rentrez dans le calme, mais sinon, il faut des silencieux pour vous faire taire !

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