Intervention de Gabriel Serville

Séance en hémicycle du vendredi 2 octobre 2020 à 9h00
Accélération et simplification de l'action publique — Après l'article 33 bis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGabriel Serville :

Monsieur le ministre, monsieur le rapporteur, chers collègues, en dépit de la campagne de désinformation voire de diffamation et d'intimidation qui enflamme la Toile depuis soixante-douze heures, je ne compte pas retirer cet amendement auquel j'ai travaillé avec le Gouvernement. Tout comme la rétrocession foncière, dont on a parlé précédemment, il fait suite aux engagements que l'État avait pris vis-à-vis de la Guyane dans le cadre des accords de Guyane, nés des mouvements sociaux que nous avons connus en mars et avril 2017.

Pour ma part je n'ai de leçon à recevoir de personne en matière de défense de l'environnement et de la santé en Guyane : c'est la matrice de tous les combats que je mène ici depuis 2012. J'ai été quasiment le seul à me battre contre toutes les multinationales prédatrices qui veulent spolier les Guyanais ; le seul à me battre contre Goliath pour réformer le code minier, pour que nos populations soient informées et surtout pour qu'elles soient écoutées.

Cet amendement va dans le bon sens : celui d'une valorisation raisonnée des ressources forestières de la Guyane, pour et avec les Guyanais, au contraire de ce que proposent les donneurs de leçons de place publique, qui, confortablement installés derrière leur écran, ont toutes sortes de solutions, sauf celles que nous attendons pour les enfants de Guyane. Quelles perspectives d'avenir ces donneurs de leçons proposent-ils à nos jeunes ? Ces jeunes sont-ils condamnés pour l'éternité à transporter de la coke dans leurs intestins pour alimenter certaines mondanités européennes, ou à manger des cailloux ? Sommes-nous condamnés pour l'éternité à consommer des fruits et légumes importés à prix d'or de Chine ou d'Australie parce qu'on nous refuse la possibilité d'abattre quelques arbres sur notre territoire ?

Cinquante pour cent des logements de l'intérieur guyanais n'ont pas l'électricité : c'est ça aussi la réalité des Guyanais ! D'où l'urgence de trouver les réponses justes que nous attendons. Le Président de la République qualifient d'Amish ceux qui refusent la 5G, mais il n'est pas besoin d'être Amish pour vivre à l'âge de la pierre taillée !

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