Intervention de Julien Denormandie

Séance en hémicycle du lundi 5 octobre 2020 à 16h00
Mise sur le marché de certains produits phytopharmaceutiques — Article 1er

Julien Denormandie, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Avis défavorable sur ces amendements et ces sous-amendements.

Monsieur Orphelin et monsieur Potier, recourir au FMSE financé à 65 % par l'État et à 35 % par les filières pose deux difficultés.

Laissons celle qui aurait trait aux sources de financement : si l'État avait pu financer à 100 %, il l'aurait fait. Mais quelle que soit la source de financement, il ne peut pas indemniser à 100 %. Cela signifie que, si l'on demande aux betteraviers de planter et de cotiser pour couvrir à hauteur de 35 % l'ensemble des risques – mêmes si ceux-ci sont mutualisés – , on leur demande en fait, parce que le risque est très probable, de financer 35 % des pertes à l'échelle du pays.

De plus, il est impossible de prédire où frappera le virus ; il s'est propagé du sud au nord cette année, mais d'est en ouest l'an dernier. Les premières récoltes de 2020, qui viennent de débuter, sont plus alarmantes que la situation préalable, déjà très inquiétante. Un agriculteur, à qui l'on proposera de planter des betteraves après avoir cotisé à hauteur de 35 % de toutes les pertes, se tournera donc vers les céréales. On ne peut se substituer à la cotisation des agriculteurs, qui serait considérable compte tenu des pertes. Le problème tient donc moins à la source du financement qu'aux règles qui nous empêchent de financer à 100 %.

Monsieur le président Chassaigne, je ne peux pas vous laisser dire que rien n'a été fait. On doit aller plus loin dans certains domaines, je pense notamment au plan Écophyto pour lequel, certains le savent, nous avons lancé il y a plusieurs mois une grande mission de revue. L'objectif est qu'au début de l'année prochaine, on renforce ce plan, qui devrait fonctionner encore mieux.

Entre 2016 et aujourd'hui, 700 000 euros ont été consacrés à la recherche publique, certains projets commençant à porter leurs fruits. Dans les trois prochaines années, cette somme grimpera à 7 millions d'euros. Nous ferons donc dix fois plus en trois ans que nous n'avons fait en quatre. C'est cela que j'appelle mettre la pression dans le tube.

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