Intervention de Annie Chapelier

Séance en hémicycle du jeudi 8 octobre 2020 à 15h00
Renforcement du droit à l'avortement — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Chapelier :

L'IVG restera toujours un sujet sensible : on n'y recourt jamais de gaieté de coeur, que ce soit en 1975 ou en 2020.

Mais grâce à Simone Veil, à son courage et à celui des députés, majoritairement des hommes, présents dans l'hémicycle en 1975, l'IVG est devenu un droit et a pu sortir enfin de l'illégalité. Je le répète, ce sont des hommes, à l'époque, qui ont voté en faveur du droit des femmes à disposer de leur corps. On nous a beaucoup reproché de ne pas associer les hommes à la nouvelle avancée proposée aujourd'hui. Rappelons que le droit à l'avortement a été acquis grâce à des hommes qui, en leur temps, ont fait preuve de courage.

En 2020, nous nous devons de protéger ce droit pour lequel tant de personnes se sont battues et de faire en sorte qu'il soit effectif. C'est cela, cette proposition de loi : avoir le courage de s'interroger sur l'effectivité du droit à l'avortement. Or force est de constater que le compte n'y est pas, que l'accès à l'avortement est malmené. Il est devenu difficile pour beaucoup trop de femmes. Combien sont-elles : 500 ? 3 000 ? 5 000 ? Au fond, peu importe. Des femmes sont contraintes d'aller avorter à l'étranger en raison de freins que personne ne peut nier, d'entraves et d'insuffisances. Tout cela a été parfaitement démontré dans le remarquable rapport d'information sur l'accès à l'IVG, déjà mentionné, de nos collègues Cécile Muschotti et Marie-Noëlle Battistel. Vous voulez des chiffres, chers collègues ? Tout est là !

Les mesures contenues dans la proposition de loi visent à lever ces freins. C'est la somme de toutes ces mesures, et non l'une plus que l'autre, qui permettra d'améliorer l'accès à l'IVG, même si certaines, bien sûr, sont plus emblématiques ou symboliques.

Les députés du groupe Écologie démocratie solidarité voteront, avec une très grande fierté, en faveur de la proposition de loi qu'ils ont présentée aujourd'hui à l'Assemblée.

Nous n'avons qu'un seul regret : que la liberté parlementaire n'ait pas pu s'exprimer pleinement et que notre groupe n'aie pas la possibilité de défendre ses trois autres propositions de loi, tout aussi importantes que celle-ci, sur des sujets qui tiennent à coeur à nos concitoyens.

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