Intervention de Alexandre Holroyd

Séance en hémicycle du lundi 12 octobre 2020 à 16h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexandre Holroyd :

Notre pays traverse une crise sans commune mesure dans notre histoire récente : crise sanitaire ayant muté en crise économique, crise économique qui se transforme progressivement en crise sociale. Cette épreuve inédite nous impose une réaction exceptionnelle, une relance puissante. Ce budget dont nous commençons l'examen aujourd'hui en est l'armature.

Dès les premières heures de la crise sanitaire liée au covid-19, le Gouvernement et le Parlement se sont mobilisés pour aider et accompagner les ménages les plus modestes et les entreprises en difficulté. Nous avons mis en oeuvre des moyens importants pour protéger notre économie : 5,8 milliards pour le fonds de solidarité dédié aux TPE et PME, aux indépendants et aux professions libérales ; 6,9 milliards de report de charges sociales et fiscales pour les entreprises ; chômage partiel dont plus de 10 millions de salariés ont pu bénéficier. Au total, ce sont 470 milliards d'euros qui ont été déployés entre mars et juillet pour sauver notre économie et protéger les plus fragiles.

Il nous faut désormais aller encore plus loin et préparer la France aux défis de demain, qui sont multiples. La reprise de l'épidémie que nous constatons sur l'ensemble du territoire confirme la nécessité de mettre en oeuvre une relance forte pour soutenir nos entreprises, préserver nos emplois et investir dans notre avenir. C'est l'objectif de ce budget 2021, inédit par son ampleur puisqu'il représente 100 milliards d'euros, soit un tiers environ du budget annuel de l'État. C'est quatre fois plus que le budget qui a suivi la crise de 2008.

Ce budget 2021 est un budget de relance organisé autour de trois objectifs stratégiques : accélérer la transition écologique, développer la compétitivité de nos entreprises et renforcer la cohésion sociale et territoriale de notre pays.

Pour préparer notre pays aux défis climatiques de demain, nous avons besoin de connaître notre point de départ. C'est pourquoi cette année, l'État a présenté son premier budget vert qui recense les dépenses favorables et défavorables à l'environnement. C'est une première mondiale et je suis fier d'appartenir à la majorité présidentielle, qui a oeuvré sans relâche pour créer cet outil indispensable.

Avec ce budget, nous faisons le choix d'investir plus de 30 milliards d'euros qui permettront de décarboner en profondeur notre économie et notre vie quotidienne : ils seront investis pour rénover les bâtiments publics et privés, pour verdir notre industrie, pour réussir la transition de la filière agro-écologique, pour développer la filière de l'hydrogène vert.

Le deuxième axe structurant de ce budget est le développement de la compétitivité de nos entreprises et l'indépendance de l'appareil productif. Depuis le début de la crise, l'État a fait un choix : protéger les salariés comme les entreprises. Sur les 100 milliards d'euros que représente le plan de relance sur deux ans, 20 milliards seront spécifiquement dédiés à l'allégement des impôts de production payés par les entreprises. L'objectif est clair : relocaliser, dynamiser notre industrie et soutenir les entreprises présentes sur nos territoires.

Dernier axe structurant de ce budget et non des moindres : protéger nos citoyens qui en ont besoin partout sur le territoire. Le Gouvernement et la majorité sont mobilisés, depuis le début du quinquennat, en faveur du pouvoir d'achat et du soutien aux publics fragiles. Le Gouvernement a donc fait le choix courageux de ne pas financer ce plan de relance par l'impôt, par toujours plus d'impôt. La préservation de l'emploi, notamment l'accompagnement des jeunes, est au coeur de ce plan de relance.

Ces chiffres, pour les Français qui nous écoutent, ont de quoi donner le vertige. C'est pourquoi je voudrais prendre un instant pour remettre les choses en perspective. Ce budget, c'est avant tout le budget de tous les Français sur l'ensemble du territoire.

C'est le budget d'Alain et de sa famille qui ont pu bénéficier de la majoration de l'allocation de rentrée scolaire. C'est le budget de Camille à Chemilly qui n'aura plus à payer sa taxe d'habitation chaque année. C'est le budget de Mehdi, patron de PME dans la Loire, qui, grâce à la baisse des impôts de production, pourra conserver ses salariés et embaucher pour continuer de développer son activité. C'est le budget d'Adrien, 24 ans, qui pourra trouver un emploi grâce à la prime de 4 000 euros par an pour les entreprises qui embauchent des jeunes. C'est encore le budget d'Amel, qui pourra engager des travaux de rénovation de son logement grâce à l'élargissement de MaPrimeRénov'.

Je pourrais continuer encore longtemps comme ça, mais je crois que vous l'aurez compris, mes chers collègues, ce budget 2021 est historique. Nos entreprises, nos concitoyens en ont besoin. J'enjoins donc tous mes collègues ici présents, quels que soient les bancs sur lesquels ils siègent, à le soutenir. Nous avons une responsabilité énorme pour les années à venir et les générations futures : honorons-la.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.