Intervention de Olivier Dussopt

Séance en hémicycle du jeudi 15 octobre 2020 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2021 — Article 4 (précédemment réservé)

Olivier Dussopt, ministre délégué chargé des comptes publics :

Je crains, Madame Dalloz, que vous ne fassiez une confusion – qui s'explique sans doute par le fait que nous sommes tous là depuis ce matin. À l'article 3, la baisse de CVAE est compensée par la TVA. Nous examinons maintenant l'article 4 et la baisse de CFE et de taxe foncière pour les communes et les intercommunalités est compensée non par la TVA, mais par un prélèvement sur recettes dont la dynamique est assurée par son indexation sur l'évolution des valeurs locatives.

Je peux donc comprendre votre argument au sujet de la CVAE, même si je vous ai dit ce matin que ne partageais pas votre avis puisque, hors crise systémique, la TVA est dynamique de 2,81 % sur période longue. Mais à l'article 4, la dynamique de la ressource est indexée sur l'évolution des valeurs locatives. Si nous l'avons prévu ainsi, c'est pour que la collectivité garde un intérêt à l'accueil ou à l'agrandissement d'une entreprise sur son territoire, l'évolution des valeurs locatives à la hausse permettant à la compensation d'évoluer de la même façon.

M. de Courson m'a demandé si le dégrèvement sur les bâtiments industriels se faisait à taux stabilisé. La compensation dynamique est indexée sur les valeurs locatives, mais elle ne tient pas compte de l'évolution des taux de TFPB. Dans tous les systèmes de dégrèvements ou quasi-dégrèvements que nous connaissons – et nous en avons eu un exemple récemment avec la suppression de la taxe d'habitation, la TH – , il est rarissime, voire inexistant, que la compensation apportée par l'État soit indexée sur autre chose que les valeurs locatives et prennent en compte les taux.

J'ai dit tout à l'heure que cette mesure ne représentait que 3,3 milliards sur les 45 milliards d'euros de baisse d'impôts, mais vous conviendrez que, dans certaines collectivités où les valeurs locatives des locaux industriels seraient prépondérantes, indexer la compensation sur des taux évoluant à la hausse aurait des conséquences inflationnistes. Voilà pour le deuxième point.

Troisième point, toujours en réponse à M. de Courson, concerne la prise en compte de l'évolution du panier de recettes des collectivités dans le calcul du potentiel financier agrégé – PFIA – , notamment s'agissant de l'accès aux dotations de péréquation. Comme celles que nous avions appliquées dans le cadre de la suppression de la taxe d'habitation, les dispositions qui figurent dans le projet de loi de finances pour 2021, que nous avons travaillées avec le comité des finances locales, visent à assurer que la variation du panier de recettes des collectivités, due au changement des modalités de compensation de la suppression de la taxe d'habitation, sera neutralisée pour les collectivités.

Nous savons le faire. De même qu'en lien avec le comité des finances locales, nous avons pu neutraliser les effets de l'évolution du panier de recettes sur le PFIA, nous neutraliserons, dans les articles 3 et 4, les effets d'une évolution du panier de recettes sur l'affectation d'un prélèvement sur les recettes de l'État – PSR – ou d'une fraction de TVA.

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