Intervention de Bruno le Maire

Séance en hémicycle du lundi 26 octobre 2020 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Plan de relance

Bruno le Maire, ministre de l'économie, des finances et de la relance :

Rien ne serait plus irresponsable pour l'Europe, après avoir donné l'image de la solidarité et de l'efficacité en décidant un plan de relance d'une ampleur sans précédent dans notre histoire européenne, que de laisser les décisions individuelles de certains États entraver les décaissements.

Car la relance est attendue, voulue par de nombreuses entreprises. Elle donne des résultats. Prenez les mesures pour les jeunes : 700 000 embauches de jeunes ont été enregistrées entre août et septembre, grâce à la création, cet été, d'une prime de 4 000 euros pour l'embauche d'un jeune de moins de 26 ans en CDI ; 310 000 contrats d'apprentissage ont été signés. Nous pouvons, malgré la crise, former en 2020 autant d'apprentis qu'en 2019. Je tiens à remercier les entreprises qui ont joué le jeu en matière d'apprentissage, indispensable pour nos jeunes.

Plus de 3 600 dossiers ont été déposés pour les appels à projets pour la relocalisation industrielle, qui concerne à 80 % des PME. L'intégralité de l'enveloppe de 550 millions d'euros pour la relocalisation industrielle sera dépensée d'ici à la fin de l'année 2020. C'est bien la preuve qu'il y a partout en France, dans tous les territoires, des PME, des TPE et des ETI qui attendent que les fonds de la relance soient disponibles.

Il en va de même pour la rénovation énergétique des bâtiments publics : des demandes d'investissement d'un montant de 8 milliards d'euros ont été déposées, pour financer celle des universités, des casernes, des commissariats partout en France. L'attente est là ; les entreprises y répondent. À nous de décaisser rapidement les sommes nécessaires.

Agnès Pannier-Runacher et moi-même annoncerons dès cette semaine la liste des premières dizaines de projets de relocalisation industrielle, qui ont déjà été signés et bénéficieront du soutien de l'argent public.

Je veux redire à cette occasion que nous nous battrons pour chaque emploi industriel. Comme nous l'avons fait pour Ascoval, nous nous battrons pour Bridgestone, nous nous battrons pour Nokia, en nous appuyant sur ses perspectives en matière de cybersécurité, nous nous battrons pour le site de Belfort de General Electric, comme nous l'avons fait dans l'aéronautique pour Airbus ou Safran, en évitant des départs contraints. Ce n'est pas parce que le moment est difficile que nous devons renoncer à nos ambitions. Au contraire, c'est parce qu'il l'est qu'il faut conserver nos ambitions, et faire le nécessaire pour la relocalisation et la reconquête industrielle de la France.

Nous nous battrons pour chaque emploi, même si c'est difficile, car ma conviction est simple : l'industrie du futur ne se construira pas sur les ruines de celle du passé.

En conclusion, je voudrais remercier la majorité pour son soutien dans l'élaboration, la conception et la définition de ce plan de relance. Je voudrais remercier tous les parlementaires qui, au-delà de leur affiliation politique – je pense à ceux du groupe Les Républicains – ont pris la décision de soutenir ce plan de relance. C'est un choix courageux et responsable, que je tiens à saluer.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.