Intervention de Jean Lassalle

Séance en hémicycle du vendredi 30 octobre 2020 à 21h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Défense ; anciens combattants mémoire et liens avec la nation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Lassalle :

Madame la ministre des armées, merci et bravo : pour la deuxième fois, vous présentez un budget fidèle à la LPM, ce dont je me réjouis. Le monde change, les États-Unis ne sont plus là et le Brexit est passé par là. Dans l'OTAN, on ne sait plus au juste qui sont nos amis – ni les autres. Il faut aussi prendre en considération l'émergence de la Chine et de bien d'autres puissances.

Le Brexit, d'ailleurs, n'est pas forcément un inconvénient, du moins pas totalement. Vous le savez mieux que moi, les Britanniques ont dessiné, avec nous, le dernier millénaire. Très longtemps nos ennemis, ils se sont ravisés. Jamais ils ne renonceront à sortir de l'histoire. Par conséquent, ils seront des alliés plus qu'objectifs, notamment pour le maintien de la force de dissuasion, que désormais la France supporte seule pour l'Union européenne. Nous aurions d'ailleurs intérêt à le faire savoir davantage à notre peuple.

Nous travaillons dans de bonnes conditions avec l'Allemagne, et bien sûr avec les autres pays de l'Union. Tout cela intervient dans un monde de plus en plus éclaté, imprévisible, qui connaît des crises, des foyers de tensions, une misère humaine qui ne cesse d'augmenter de toutes parts. L'Union européenne a renoncé.

Je voudrais insister sur un domaine dans lequel nous avons pris du retard, alors que nous étions en avance. Il s'agit de la recherche spatiale. Dieu sait pourtant que le danger est imminent, eu égard aux minisatellites, par exemple. Je suis heureux, comme je l'ai écrit il y a longtemps déjà, que nous créions une quatrième armée, contre la cybercriminalité. Si nous relançons la recherche spatiale, nous aurons les moyens de déployer autrement notre force de dissuasion. Selon moi, c'est aussi par ce biais-là qu'elle pourra s'exprimer. J'espère que nous irons plus loin dans ce domaine. Je pense au président Kennedy, dont la vision, exprimée dans un monde au bord du chaos, fut extraordinaire – – « nous choisissons d'aller sur la lune », disait-il. Ce n'était pas son seul objectif – tout le monde a suivi.

Que s'est-il passé au Mali ? Pourrez-vous réparer les erreurs de 2011 et 2013, et relancer une véritable diplomatie française, qui vienne au secours de l'armée ? Madame la ministre déléguée, chargée de la mémoire et des anciens combattants, pensez aussi aux points des pensions militaires.

Le groupe Libertés et territoires votera les crédits des présentes missions.

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