Intervention de Florence Parly

Séance en hémicycle du vendredi 30 octobre 2020 à 21h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Défense ; anciens combattants mémoire et liens avec la nation

Florence Parly, ministre des armées :

Comme vous l'avez indiqué très justement, l'espace est un secteur stratégique pour notre défense et notre économie. L'espace est une priorité de la loi de programmation militaire et, dans ce cadre, j'ai proposé au Président de la République une stratégie spatiale de défense à la hauteur des enjeux. Concrètement, ce sont 4,5 milliards d'euros qui seront investis dans la politique spatiale de défense sur la période 2019-2025.

Vous l'avez dit, le domaine des lanceurs s'inscrit depuis les années 1970 dans le cadre d'une coopération européenne pilotée par l'ESA et, s'agissant de la France, par le CNES – Centre national d'études spatiales. Cette coopération vise à répondre aux besoins commerciaux et institutionnels, et j'estime que cette stratégie est la bonne.

En aucun cas cependant l'évolution du secteur commercial ne saurait remettre en cause l'impératif de conservation de l'accès souverain à l'espace. La France, lors de la dernière réunion ministérielle de l'ESA, a confirmé son soutien aux programmes de lanceurs, qu'il s'agisse d'Ariane 6 ou des développements en faveur d'un lanceur réutilisable. C'est par l'action conjointe du ministère de l'Europe et des affaires étrangères et des trois ministères concernés par l'espace que nous arriverons à convaincre, je l'espère, nos partenaires de choisir Arianespace, le marché commercial restant, quoi qu'il arrive, un pilier fort des lanceurs européens.

Pour ce qui concerne les développements technologiques, la société ArianeGroup est une société duale, maître d'oeuvre du futur lanceur Ariane 6, mais aussi des missiles balistiques de la force de dissuasion, et nous investissons de manière continue pour moderniser les moyens de la dissuasion et garantir le maintien des compétences dans ce domaine. Les compétences ainsi développées bénéficient donc aussi au lanceur civil. Cela s'inscrit en complément des efforts fournis par le ministère de la recherche, et désormais par le ministère de l'économie, mais également par les briques technologiques développées en coopération avec l'agence, comme le moteur Prometheus ou le démonstrateur de lanceur réutilisable Themis.

En ce qui concerne, pour terminer, l'évolution de notre législation, les opérations spatiales militaires doivent pouvoir être menées par l'État lui-même pour répondre à des enjeux techniques particuliers et à une exigence de confidentialité renforcée. Il s'agit de dispositions certes très techniques, mais très essentielles aussi. Je souhaite donc qu'une habilitation puisse être maintenue pour adapter notre droit à l'évolution de la menace, et je compte évidemment sur l'ensemble des parlementaires, dont je sais qu'ils ont tous à coeur d'assurer la sécurité et la souveraineté dans le domaine spatial, pour que le texte de la loi de programmation pour la recherche puisse, in fine, comporter une telle disposition.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.