Intervention de Sébastien Lecornu

Séance en hémicycle du mardi 8 décembre 2020 à 15h00
Questions au gouvernement — Exode et chômage en martinique

Sébastien Lecornu, ministre des outre-mer :

Vous avez raison sur les faits en évoquant une spécificité antillaise grave, qui nous préoccupe fortement et qui pose question en matière de natalité, mais également – vous l'avez dit – d'émigration. À cet égard, votre question appelle une série de réponses.

La première est connue et porte sur l'attractivité. Vous en avez parlé en filigrane dans votre intervention et il convient de la considérer de manière très globale. L'attractivité a trait à l'emploi. Vous avez rappelé les chiffres, sur lesquels je n'aurai pas le temps de revenir dans les deux minutes qui me sont imparties. Mais nous avons abordé ce sujet lors de l'examen du projet de loi de finances pour 2021. Des mesures importantes ont été prises et il nous faudra bien sûr continuer d'avancer en ce sens.

La continuité territoriale, que vous n'avez pas évoquée et que nous continuons de développer, constitue une autre réponse, en ce qu'elle contribue à lutter contre une forme d'assignation à résidence.

Troisièmement, il nous faut évidemment être à la hauteur des grands défis, notamment sanitaires, auxquels fait face votre territoire. Comment ne pas mentionner la question de l'eau en Martinique et en Guadeloupe ? Comment un jeune peut-il revenir au pays de bon coeur s'il sait qu'un certain nombre de fonctions vitales du service public peuvent y être en défaut ? C'est également pour cette raison que je souhaite accélérer sur cette question.

Quant à la pauvreté, nous serons prochainement amenés, monsieur le député, à travailler ensemble sur ce point, car je souhaite adapter la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté aux territoires ultramarins.

En ce qui concerne la fonction publique, Amélie de Montchalin et moi-même allons évoluer sur le recrutement des cadres. Vous savez que des avancées sont en cours à Mayotte et qu'elles commencent à porter leurs fruits en Nouvelle-Calédonie. Nous souhaitons toutefois fixer deux limites à ne pas franchir. En quelques secondes, je n'ai pas le temps de préciser ma pensée, mais les quotas en constituent une. Et il convient évidemment de ne pas remettre en cause les critères de transparence du recrutement de la fonction publique, qui font l'honneur de notre service public aussi bien dans l'Hexagone que dans nos territoires d'outre-mer.

Enfin, ces questions ne sont pas seulement l'affaire de l'État – vous l'avez d'ailleurs dit et je vous en remercie. Les associations accomplissent un travail remarquable, à l'instar d'Alé Viré, qui déploie de bonnes initiatives sur le terrain. Et je souhaite que la campagne des élections départementales et régionales qui viennent permettent d'aborder ces questions, car celles-ci sont aussi l'affaire des collectivités territoriales.

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