Intervention de Jean-Christophe Lagarde

Séance en hémicycle du jeudi 4 février 2021 à 15h00
Respect des principes de la république — Article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Lagarde :

Si vous me le permettez, je soutiendrai également les nos 1814 et 1776.

Monsieur le garde des sceaux, j'entends tous les arguments juridiques opposables, y compris les impossibilités techniques. En tout cas, par pitié, ne me faites pas le procès d'une intention politicienne.

Il est vrai que, au moment où nous débattons d'un projet de loi visant à conforter le respect des principes de la République, de nombreux concitoyens ne parviennent pas à comprendre pourquoi on pourrait invoquer un droit à rester sur le territoire alors que l'on déteste la France au point d'attenter à la vie d'un seul de ses citoyens – ou malheureusement à plusieurs d'entre eux.

À travers ces amendements, dont nous imaginons bien qu'ils ne seront pas adoptés, nous souhaitons exprimer notre souhait que l'Assemblée nationale témoigne de sa volonté d'avertir tout étranger que, dès lors qu'il se rend coupable d'une infraction terroriste – ce qui est cohérent avec mon amendement précédent, qui prévoyait d'exclure les personnes mises en examen de cette disposition – , il devra retourner dans son pays. Plus tard dans nos débats, j'irai un peu plus loin en formulant une demande qui n'est pas nouvelle, puisque le débat sur ce sujet remonte à 2015 : que tout étranger qui s'attaque à la France alors qu'il s'était vu accorder la nationalité française soit déchu de cette nationalité et retourne dans son pays d'origine.

Les Français doivent entendre ce message car le risque, si nous ne trouvons pas un moyen de le leur transmettre, c'est qu'ils se disent, petit à petit, que la République que nous représentons, ouverte aux droits de l'homme, compréhensive et humaniste mais aussi ferme et déterminée à faire valoir ses droits, est trop faible et qu'il faut donc faire appel à d'autres personnes pour défendre ces principes, autrement dit se tourner vers les extrémistes. C'est la raison pour laquelle nous avons demandé un scrutin public pour cet amendement.

Le groupe UDI et indépendants veut montrer son attachement à cette idée qui, j'imagine, est partagée par d'autres députés, même s'ils ne voteront pas forcément pour cet amendement : une personne étrangère, ou même naturalisée, accueillie sur le territoire français et qui attente à notre pays en commettant des actes terroristes, n'a plus rien à y faire. Si nous demandions un jour aux Français par référendum s'ils sont d'accord avec cette affirmation, le « oui » serait majoritaire à l'évidence. Je ne voudrais pas que ce référendum prenne la forme de l'élection présidentielle et que les partis extrêmes en sortent vainqueurs.

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