Intervention de Alexis Corbière

Séance en hémicycle du vendredi 12 février 2021 à 9h00
Respect des principes de la république — Après l'article 22

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

Mais si, monsieur le ministre ! À cause de cette loi, la commune de Bagnolet, dans laquelle j'habite, la deuxième commune la plus endettée de France, a été obligée de verser 150 000 euros supplémentaires à l'école privée, qui scolarise pourtant moins d'enfants que l'année passée. De ce point de vue, vous êtes incontestablement un ami de l'école privée, monsieur Blanquer. Vous vous obstinez à le nier chaque fois que nous vous le disons, mais c'est bien la réalité.

Vous nous dites qu'une expérience positive s'est déroulée au Bourget, ce dont je me félicite, mais de nombreux établissements de la Seine-Saint-Denis connaissent un taux de remplacement des enseignants insuffisant et d'importantes difficultés, vous le savez. Il s'agit là de problèmes concrets, dont nous devons discuter. Je ne peux me satisfaire de la proposition de notre collègue François Pupponi de développer les établissements privés dans les quartiers : elle ne permettrait en rien de répondre aux problèmes actuels et conduirait au contraire à renforcer les biais que nous avons dénoncés. Nous devons avant tout redonner le goût de l'école publique.

L'honnêteté m'oblige à reconnaître, monsieur Blanquer, que les problèmes n'ont pas commencé sous votre ministère. Vous n'êtes pas le premier artisan de la dégradation de l'école publique.

L'une de nos collègues a témoigné de la situation de sa commune, qui ne compte qu'une seule école, une école privée, et elle en conclut qu'il ne faut pas agir sur la carte scolaire. Ce qui devrait nous scandaliser, c'est que 500 communes de France ne possèdent pas d'école publique et seulement une école privée ! Nous ne cessons de répéter que l'école publique est le fondement de tout et pourtant nous acceptons cette situation intolérable. Dans ces 500 communes de France, lorsqu'on veut scolariser son enfant, le seul choix est l'école privée, généralement confessionnelle ! On laisse faire alors qu'il faudrait prendre le problème à bras le corps. Comme toujours, beaucoup de discours et peu d'action…

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