Intervention de Frédérique Dumas

Séance en hémicycle du mercredi 17 février 2021 à 21h15
Lutte contre les inégalités mondiales — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédérique Dumas :

Exactement ! Par ailleurs, il est également essentiel de donner des garanties complémentaires, si l'on veut que ce pourcentage signifie effectivement quelque chose, comme vous l'avez rappelé, monsieur le ministre. C'est pour cette raison que nos amendements visent à prendre des engagements en valeur absolue et à adopter des fléchages vers des dépenses que nous estimons prioritaires, ainsi que des ciblages vers des pays prioritaires, dans le cadre d'engagements en pourcentage plus importants ou calculés sur une base plus large.

Or nous regrettons qu'aucun véritable travail intellectuel de clarification des engagements et de leur nature n'ait été mené sur ces enjeux, depuis le début du mandat – soit maintenant quatre ans – par l'exécutif et la majorité, comme vous l'avez évoqué, monsieur le président de commission. En effet, l'objectif de 0,7 % n'a de sens que si le montant du RNB n'est pas affecté par des crises conjoncturelles qui le font chuter ; que si les dépenses comptabilisées ne sont pas des artifices permis, certes, par les critères de l'OCDE, mais éloignés de toute réalité sur le terrain ; que s'il y a bien un rééquilibrage des prêts en faveur des dons et, dans une certaine mesure, dans un cadre bilatéral.

La France s'est battue au niveau européen pour que le plan de relance fasse une part plus que majoritaire aux dons pour affronter la crise : nous avons alors dénoncé les pays dits frugaux. Or ce que nous voulons pour nous-mêmes, nous le refusons dans le cadre de notre aide publique au développement.

Nous le savons, la démonstration n'est plus à faire : nous ne pouvons répondre à ce qui nourrit la menace terroriste et la criminalité organisée, à ce qui aggrave la menace climatique, aux phénomènes qui augmentent les flux de migration non choisis uniquement par des lois restrictives et des accords passés avec les pays étrangers pour qu'ils s'occupent de celles et de ceux dont on ne veut pas sur notre territoire.

Cela passe par la sortie des populations de la précarité et de la vulnérabilité ; l'amorce d'un cercle vertueux de croissance durable ; la réponse aux enjeux écologiques, sanitaires, éducatifs et culturels.

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