Intervention de Pierre-Henri Dumont

Séance en hémicycle du mardi 2 mars 2021 à 21h30
Moyens de remédier aux effets de l'épidémie de covid-19 sur la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Henri Dumont :

… obligeant les étudiants mal nés à prendre une année sabbatique forcée, à se réorienter dans une filière non désirée ou à arriver sur le marché du travail sans formation autre que théorique, donc avec une employabilité moindre.

Tout comme vos paniers-repas à un euro n'empêchent pas la précarité alimentaire des étudiants, tant l'offre est inégalement répartie sur le territoire et largement sous-dimensionnée par rapport au nombre de bénéficiaires, la plateforme numérique de 30 000 propositions de stage ne permettra pas de répondre à l'ensemble des demandes, loin de là. Vous devez, madame la ministre, madame la secrétaire d'État, libéraliser temporairement mais urgemment les possibilités de stage, par exemple en augmentant le nombre de contrats de stage autorisés dans les entreprises tout en réduisant la durée de carence entre deux stagiaires sur un même poste. La même logique doit s'appliquer aux contrats d'apprentissage, pour lesquels une banque de données territorialisée lancée par les élus locaux, en lien avec les entreprises du bassin de vie et soutenue financièrement par l'État, permettrait de développer plus encore l'apprentissage en lien avec les régions, en particulier pour les métiers sous tension où les offres d'emploi restent non pourvues, ce qui permettrait également de lutter contre la précarité financière des jeunes.

Madame la ministre, madame la secrétaire d'État, la jeunesse de France vous appelle désespérément à l'aide. Enfermée dans une routine dévastatrice, voyant son avenir lui échapper, elle ne peut plus se satisfaire de vos annonces et de dispositifs pensés à la hâte sur un coin de table, sans cohérence ni réelle utilité sur le terrain. Sur cette jeunesse repose l'avenir de notre pays, et le Gouvernement doit en prendre conscience, sérieusement, urgemment. Abandonner la jeunesse de 2021, c'est abandonner la France de demain.

Madame la ministre, madame la secrétaire d'État, mes chers collègues, la jeunesse de France ne peut plus se payer le luxe d'être sacrifiée comme elle l'est aujourd'hui en raison de votre inaction coupable. Notre jeunesse mérite mieux que votre silence ou que vos effets de communication. Il y va de la survie et de l'avenir même de milliers de jeunes Français, donc de l'avenir de notre pays. Au nom de tous les jeunes, agissez !

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