Intervention de Isabelle Valentin

Séance en hémicycle du mercredi 3 mars 2021 à 15h00
Débat consacré à l'europe

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Valentin :

Une France souffre en silence. Une France qui se lève tôt et ne compte pas ses heures, mais qui meurt à petit feu et dans l'indifférence générale. Cette France, c'est celle de nos agriculteurs dont on ne parle que pour les montrer du doigt, les maltraiter ou leur manquer de respect. Cette France, celle de nos origines, nourrit le monde.

Alors que les négociations sur la politique agricole commune entrant en vigueur en 2023 sont déjà bien avancées, nos agriculteurs s'inquiètent de ses conséquences désastreuses pour leurs exploitations, dans un contexte où celles-ci sont déjà sinistrées par une crise conjoncturelle mais aussi pour des raisons structurelles liées aux surcoûts de main-d'oeuvre et de fiscalité.

Dans mon département de Haute-Loire, caractérisé par une agriculture de montagne, la survie des exploitations dépend de deux grands engagements de votre part : le maintien des aides couplées à leur niveau actuel ; le renforcement de l'ICHN – indemnité compensatoire de handicaps naturels – et des aides pour les actifs professionnels. Comme chacun le sait, l'agriculture de montagne est vertueuse car elle permet de relever le défi climatique et propose des produits sains et de qualité correspondant aux attentes des consommateurs.

L'avenir d'hommes, de femmes et de familles repose entre vos mains, monsieur le ministre, mais c'est le visage même de nos territoires qui risque d'être à jamais défiguré si ces aides de la PAC venaient à baisser. Que deviendraient nos paysages patiemment entretenus par la main de l'homme ? Que deviendraient les filières agroalimentaires, les appellations d'origine protégée – AOP – et les labels de qualité ? Que deviendraient notre économie locale, le tourisme, les emplois ? Pouvons-nous accepter la fermeture à venir de classes, d'écoles, de commerces et donc la mort de nos villages ?

La vraie question est bien de définir ce que nous souhaitons pour notre agriculture et notre alimentation. C'est un vrai choix politique que le Gouvernement devra assumer et qui, ne nous y trompons pas, aura des répercussions sur les décennies futures.

On peut s'interroger sur les steaks fabriqués avec du soja ou des cellules-souches. Ce ne sont pas des produits souhaités par la grande majorité des Français qui, avec la crise du covid-19, reviennent vers des productions locales et des circuits courts. La France est le pays de la gastronomie, du bon et bien manger. Les producteurs français détiennent de véritables savoir-faire.

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