Intervention de Marguerite Deprez-Audebert

Séance en hémicycle du mercredi 3 mars 2021 à 15h00
Débat consacré à l'europe

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarguerite Deprez-Audebert :

Je souhaite, à mon tour, appeler votre attention sur les difficultés que représente le Brexit pour les milliers de jeunes Français désireux d'effectuer une mobilité étudiante ou un stage au Royaume-Uni. J'ai déjà eu l'occasion de soulever cette question lorsque j'ai présenté en décembre dernier, à la commission des affaires européennes, un rapport d'information sur le bilan et les perspectives d'Erasmus +.

Le Royaume-Uni fut, jusqu'à l'année universitaire 2017-2018, la première destination pour les jeunes Français dans le cadre du programme Erasmus +, avec plus de 13 000 mobilités effectuées. Malgré le contexte du Brexit, il a su se maintenir en deuxième position l'année suivante, en accueillant plus de 11 500 jeunes Français.

Or, comme chacun le sait et contre toute attente, le Royaume-Uni a décidé de quitter Erasmus +, programme phare de l'intégration européenne, qui a permis à 10 millions de jeunes d'effectuer une mobilité et de renforcer ainsi l'identité européenne, les échanges interculturels et le multilinguisme. Désireux de rompre avec ce programme jugé incompatible avec l'objectif de repli sur soi qui anime les partisans du Brexit, le premier ministre britannique a annoncé la création d'un programme d'échanges propre au Royaume-Uni. Bien sûr, seuls les étudiants britanniques en mobilité seront éligibles aux financements versés à ce titre. Il ne s'agit donc pas d'une solution alternative pour les jeunes Français qui souhaitent étudier au Royaume-Uni.

Cette décision oblige les étudiants, apprentis et stagiaires français à se tourner davantage vers d'autres pays anglophones, comme l'Irlande, qui a accueilli plus de 5 800 Français en 2018-2019, soit une hausse de 22 % par rapport à l'année précédente.

Ma question est donc la suivante : quelle solution comptez-vous proposer à ces jeunes ? Serait-il, par exemple, envisageable d'instituer des organismes bilatéraux franco-britanniques, à l'image de l'Université franco-allemande, qui propose, depuis vingt ans, plus de 180 cursus binationaux et trinationaux, ou de faciliter les jumelages entre les universités de part et d'autre de la Manche, tout en encourageant la mobilité étudiante grâce au versement d'aides à la mobilité ?

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