Intervention de Jean-Yves le Drian

Séance en hémicycle du mercredi 3 mars 2021 à 15h00
Débat consacré à l'europe

Jean-Yves le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères :

Le refus britannique de participer au programme Erasmus + est profondément regrettable. Il n'était pas nécessaire, puisque d'autres pays européens non-membres de l'Union européenne participent à ce grand programme. Ce refus est le résultat d'un choix politique : d'une certaine manière, les Britanniques souhaitent affirmer ainsi leur souveraineté – même si je ne suis pas certain qu'il s'agisse là d'une bonne conception de la souveraineté.

Comme pour de nombreuses questions liées à la nouvelle relation entre l'Europe et le Royaume-Uni, beaucoup reste cependant à préciser et à clarifier. Dans l'immédiat, le retrait britannique du programme Erasmus + n'entraînera pas un arrêt brutal des échanges, puisque tous les financements validés avant 2020 seront déployés. Nous attendons d'en savoir plus sur le programme Turing auquel vous avez fait référence et qui a été annoncé par le Royaume-Uni comme devant prendre le relais du programme Erasmus +, même si nous savons qu'il sera moins complet en matière d'aide financière, de capacité de mobilité ou encore de coopération universitaire, et qu'il ne s'adressera pas uniquement aux acteurs européens mais au monde entier, car il s'inscrira dans le cadre du projet de « global Britain ».

Parallèlement, je constate que certaines universités britanniques instaureront des dispositifs de mobilité spécifiques, prévoyant des exonérations de frais d'inscription pour les étudiants. Le Royaume-Uni reste en effet membre du processus de Bologne, qui garantit une bonne homogénéisation des cursus universitaires. Nous sommes prêts à renforcer nos coopérations universitaires de recherche avec le Royaume-Uni – j'ai évoqué ces perspectives à l'issue de la discussion générale – et à trouver des solutions alternatives avec les universités.

M. Dumont a souligné la nécessité de renforcer notre relation avec l'Irlande. Je confirme que nous ne négligeons pas cette possibilité. Il importe en effet de montrer qu'Erasmus + reste un programme considérable, très dynamisant, et qui joue un rôle très important pour encourager la mobilisation des jeunes en faveur de l'Europe. Nous nous efforcerons donc de favoriser de nouvelles formes de mobilité de la France vers le Royaume-Uni et inversement, et, de façon complémentaire, de consolider les échanges avec l'Irlande, qui y est tout à fait disposée.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.