Intervention de Grégory Labille

Séance en hémicycle du mercredi 3 mars 2021 à 15h00
Mutations du secteur aérien face aux défis économique et écologique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGrégory Labille :

IATA évalue à 65,9 % la chute du transport aérien mondial en 2020 et à 118 milliards d'euros la perte de revenu pour le secteur aérien. La reprise du trafic ne sera pas rapide, puisque le retour à un niveau d'avant-crise n'est attendu que pour 2024.

Les effets sur l'emploi sont déjà visibles. Lufthansa a supprimé 22 000 emplois, soit 16 % de son effectif total, et Airbus a annoncé la suppression de 5 000 emplois en France. Ces derniers ont fait l'objet d'une intervention rapide du Gouvernement, qui a investi 7 milliards d'euros sous forme d'avance en compte courant d'actionnaire et de prêts bancaires garantis à 90 %, assortis de conditions – intégrées dans le PLF pour 2021 – d'amélioration de la compétitivité et d'atteinte d'objectifs environnementaux.

Toutefois, je souhaite également vous alerter sur les effets invisibles de cette chute drastique du secteur aérien, qui est susceptible d'engendrer un effet d'hystérèse sur l'emploi de personnel qualifié par les filiales des constructeurs aéronautiques. Vous avez évoqué les PME de l'Occitanie. Or justement, il existe dans mon territoire de la Somme un bassin d'emploi que vous connaissez bien, monsieur le ministre délégué, pour en avoir parlé avec le sénateur Stéphane Demilly – qui vous salue – , celui d'Albert-Méaulte, où plus de 60 % des habitants vivent directement ou indirectement de ce secteur. Au-delà de la perte d'emplois, qui devrait concerner entre 700 et 1 000 personnes, soit une grande partie de la population de la commune, une perte de savoir-faire définitive et la délocalisation irrémédiable de l'activité risquent de survenir si aucune solution temporaire n'est trouvée.

Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, avait proposé au mois de novembre 2020 d'affréter des trains gratuitement pour permettre aux salariés du site de Méaulte de se rendre dans la ville de Crespin pour y être employés par Bombardier, afin que leur savoir-faire ne disparaisse pas avec la crise, qui risque de durer. Compte tenu de ce que propose la région, je voudrais savoir comment le Gouvernement prévoit de lutter contre le risque de voir définitivement disparaître ces emplois qualifiés ?

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