Intervention de Jean-Hugues Ratenon

Séance en hémicycle du mercredi 24 mars 2021 à 15h00
Évaluation des politiques publiques de santé environnementale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Hugues Ratenon, FI :

Plus les années passent, et plus nous constatons la dégradation de l'environnement, qui n'est pas sans conséquence sur la santé des humains, des animaux et des végétaux. La situation devient tellement préoccupante qu'elle a provoqué la création d'une commission d'enquête sur l'évaluation des politiques publiques de santé environnementale. Je salue ses travaux qui, compte tenu de la crise sanitaire, se sont déroulés dans des conditions difficiles.

Comme le rapport de la commission l'indique, l'évaluation menée a montré les limites de la mise en oeuvre d'une politique de santé environnementale à l'échelle nationale, l'échec de la planification et l'inefficacité du plan national santé environnement, faute de volonté politique. Pourtant, il y a urgence : ma collègue Mathilde Panot a bien exposé la situation et je ne vais pas revenir sur les vingt et une propositions de la commission d'enquête.

Je souhaiterais évoquer la situation – qui reste inquiétante – de la dengue à La Réunion. En effet, depuis 2020, on dénombre 16 000 cas enregistrés, 782 hospitalisations, 1 761 passages aux urgences et 22 décès, dont 11 directement liés à la dengue. La période actuelle, marquée par la saison des pluies et de fortes chaleurs, contribue à une recrudescence des contaminations. C'est le cas chaque année, mais les actions de lutte antivectorielle sont toujours aussi inadaptées. Je rappelle que le risque de combinaison entre la dengue et la covid-19 existe à La Réunion. Il y a même une forme de confusion : on parle d'un virus qui y aurait évolué sous une forme plus sévère.

Monsieur le secrétaire d'État, pourquoi avoir abandonné le plan ravine ? Il avait permis d'éradiquer le chikungunya, responsable à l'époque de plus de 300 morts parce que l'entretien des ravines, des aires de pique-nique ou des sites touristiques n'avait pas été effectué. Regorgeant de déchets, ce sont autant de lieux de prolifération des moustiques vecteurs de la maladie. Il est urgent de réactiver le plan ravine, avec les moyens financiers et humains nécessaires, car la dengue ne doit plus tuer à La Réunion. Dans le plan de relance, figurent des contrats PEC – parcours emploi compétences. Le Gouvernement est-il prêt, dans le cadre du plan ravine, à porter – comme à l'époque – sa participation financière dans ces contrats à la hauteur de 100 % ? Comme l'a dit le Président de la République, peu importe le coût : la santé n'a pas de prix. La dengue ne doit plus tuer.

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