Intervention de Barbara Pompili

Séance en hémicycle du lundi 29 mars 2021 à 16h00
Lutte contre le dérèglement climatique — Présentation

Barbara Pompili, ministre de la transition écologique :

Ce patrimoine extraordinaire, nous l'avons déjà largement dilapidé, en quelques décennies, quand notre planète a mis des millions d'années à le construire. À l'heure où je vous parle, les trois quarts de notre planète ont été significativement modifiés par l'action humaine ; la dégradation des sols a réduit d'un quart la productivité de la surface terrestre mondiale ; les zones urbaines ont plus que doublé en trente ans ; la pollution plastique a été multipliée par dix en quarante ans, causant des dommages irrémédiables sur l'océan, les cours d'eau et les écosystèmes qu'ils abritent. Je ne peux me résigner à cet héritage. Nous ne pouvons pas nous résigner à ce que notre génération soit encore celle de l'inaction, celle des renoncements dictés par le court-termisme. Face à l'histoire, nous n'aurons aucune excuse, car nous savions.

Mesdames et messieurs les députés, notre devoir est de prendre nos responsabilités, de nous inscrire dans une nouvelle temporalité, celle de l'urgence. Telle est l'ambition du texte que j'ai l'honneur de vous présenter, même si beaucoup débattront du rythme que nous choisissons, pour dire qu'il est trop rapide ou trop lent.

C'est tout l'enjeu du texte que je vous présente aujourd'hui : dessiner la France de 2030, sans laisser personne au bord du chemin ; définir une écologie pratique, un juste équilibre entre la contrainte, qui permet de donner l'impulsion, et l'accompagnement, qui permet à chacun de s'inscrire dans le changement.

Le présent texte est un projet de loi de bon sens, tout simplement. Parce que tout commence par l'école, il fera entrer l'écologie dans ce pilier de la République, pour former et sensibiliser les futurs citoyens aux enjeux de la planète. Parce qu'il faut rompre avec les conséquences néfastes du consumérisme, ce projet de loi transformera la publicité et permettra à chaque citoyen de faire des choix de consommation plus vertueux, grâce à un étiquetage environnemental sur tous les produits et services qui leur sont vendus.

Parce qu'aujourd'hui encore, 48 000 personnes au moins meurent chaque année à cause de la pollution de l'air, en particulier du fait de la congestion automobile, le projet de loi crée des zones à faibles émissions dans toutes les grandes villes de France, pour mettre fin à la circulation des véhicules les plus polluants. Parce qu'il est absurde de prendre l'avion lorsque le même trajet peut être fait en deux heures et trente minutes en train, le texte limite le nombre de vols domestiques. Parce que l'on ne peut plus laisser 20 000 hectares de nature disparaître sous le béton chaque année, il met fin à la construction de centres commerciaux au milieu des champs et divise par deux la vitesse d'artificialisation des sols.

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